Dans la Loire, sur la commune d’Aveizieux, il n’y a plus de boulanger depuis plusieurs années. Mais grâce à la mobilisation des habitants, les baguettes sont de retour…
6h45, chaque matin, à Aveizieux, dans la Loire, le boulanger du village voisin vient livrer du pain et des viennoiseries. Et c'est Martine, une habitante, retraitée, qui va s'improviser vendeuse le temps de la matinée. «Je fais ça pour rendre service aux gens de la commune, ceux qui ne peuvent pas se déplacer, pour qu’ils puissent au moins acheter le pain. Le but c’est de donner de la vie à ce village, parce qu’il n’y a plus de commerces», explique-t-elle.
Une initiative solidaire
Car depuis 5 ans, il n'y a plus de boulangerie dans la commune. La plus proche est à une dizaine de minutes en voiture. Pour tenter d'y remédier et de maintenir une activité de dépôt de pain, Odile Charretier, conseillère municipale, a eu l'idée de lancer un appel à bénévolat. «Des flyers ont été édités, mis dans toutes les boites aux lettres, ça a été très rapide», explique-t-elle.
En moins de deux semaines, une trentaine de volontaires se sont déjà manifestés. «Je trouvais que c’était dommage de ne pas avoir de point de pain, on a deux écoles sur le village, plus de 200 enfants, donc il y a beaucoup de mouvement, c’est quand même un point de rencontre la boulangerie. Pour les anciens, c’est important, c’est ce lien social qu’il faut qu’on maintienne», ajoute-t-elle.
Les bénévoles vont se relayer chaque jour pour faire vivre le point de vente. Une expérience nouvelle et un peu stressante.
Pour faire revivre les villages
Pas facile de s’improviser vendeuse. «Il faut regarder tous les prix, les différents pains, les croissants, mais je suis bien contente et je vais continuer», témoigne Martine.
Une initiative saluée par les clients de la petite boulangerie solidaire. «On est très contents, ça va créer de nouveau une dynamique sur le village, la boulangerie c’est un lieu de vie», explique une cliente. «C’est important parce que sinon ça fait des villages morts et puis tout le monde ne peut pas se déplacer pour aller chercher son pain ailleurs…», ajoute une autre.
Avec cet élan de solidarité, la boulangerie du village pourrait bel et bien redevenir un véritable lieu de vie pour ses 1 600 habitants.