Le métier d’opticienne à domicile intéresse de plus en plus de professionnels, et rend bien des services aux habitants des zones rurales. Laurène l’a bien compris, elle sillonne le territoire du Pilat (Loire) depuis maintenant quelques années.
Laurène est opticienne à domicile, consciente qu'il y avait un créneau à prendre sur ce territoire du Pilat (Loire) où tout le monde ne se déplace pas toujours aussi facilement qu'ils le voudraient.
L'heure n'est pas aux vacances pour Laurène. Dans sa grosse valise, elle ne transporte pas sa garde-robe, mais son magasin avec quelques 300 montures de lunettes à l’intérieur.
D'opticienne en magasin pendant 7 ans, Laurène est devenue opticienne à domicile. Un nouveau service très apprécié dans ces zones reculées, à l’image de Laurence, maman de 3 enfants, installée à Maclas dans le Pilat (Loire), autrement dit en zone rurale. "C’était compliqué de nous rendre chez un opticien avec mes 3 enfants et d’attendre parfois longtemps. Alors qu’avec Laurène, elle vient chez vous et j’ai le temps et le loisir de poursuivre mes activités à la maison sans perdre de temps." Laurence apprécie de pouvoir continuer à s’occuper des devoirs de ses enfants et préparer son repas pendant que Laurène prend en charge son plus grand en contrôlant sa vision.
Si l'opticienne peut contrôler la vision, elle n'a pas le droit de faire d'ordonnance, mais juste la modifier si elle est en cours de validité. Et c'est déjà beaucoup. "Il y a certain ophtalmologues qui refusent de prendre des rendez si l’ordonnance est encore valable, tellement la prise de rendez-vous est longue" explique-t-elle. "Là sur Annonay (Loire), il faut attendre quasiment un an ! Alors que moi, à domicile je peux faire cette petite correction", et ainsi le client évite de patienter pour un rendez chez son spécialiste.
La clientèle de Laurène est plutôt composée de jeunes parents, un peu débordés et loin de tout, mais pas seulement, les personnes âgées sont aussi des clients réguliers. "Ce qui m’a poussée à me lancer remonte à un an. Je venais de vendre une paire de lunettes à une cliente et je lui ai livrée. Et elle m’a dit que sans moi, elle ne serait pas allée jusqu’au bout parce que pour elle c’était trop compliqué de se déplacer. A chaque déplacement, il lui fallait demander ou à sa fille ou à son gendre, bref c’était trop contraignant." Et grâce à Laurène, cette personne lui a avoué être enfin autonome.
Laurène en avait assez de ce côté "trop" commerçant en boutique, elle est aujourd’hui ravie d’être devenue "une professionnelle de santé" et d’aller au-devant de ses clients.
Souvent sur la route, Laurène ne pose sa valise que pour la paperasse et le montage des lunettes, chez elle, dans son petit atelier. En 1 an et demi d'activité, la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous. Mais sur ce territoire rural, elle compte sur le bouche à oreille pour équiper toujours plus de nouveaux clients.