Le coup de gel du mois d'avril a fait des dégâts conséquents dans les vergers de la région mais aussi dans les vignes. On s'attend en moyenne à une récolte de raisin diminuée de moitié. Dans les Côtes du Rhône produits à Malleval dans la Loire, le constat est sans appel.
"25 degrés au mois de février, -5 au mois d'avril. On est un peu à l'envers.. C'est comme ça," explique Thierry Farjon en arpentant ses vignes. Dans le Pilat Rhodanien, le coup de gel qui a sévi dans la nuit du 7 au 8 avril, a fait des ravages sur les pieds de vigne qui surplombent le fleuve. Ces coteaux produisent deux célèbre AOC: le Saint-Joseph et le Condrieu.
"Logiquement on devrait trouver sept ou huit inflorescences par cep. Malheureusement, on en trouve trois, parfois quatre...parfois moins, ou point", constate-t-il avec amertume le long de ses terrasses qui surplombent la commune de Malleval. Les inflorescences, ce sont ces minuscules grappes qui donneront naissance aux fleurs. En bref, la végétation a peu poussé et les plantations ont beaucoup souffert. "On a trois semaines de retard," ajoute le viticulteur. Le viticulteur et président de La Loire aux 3 Vignobles est fataliste mais pas abattu.
Des pertes irrégulières mais généralisées
Si le gel d'avril a bel et bien laissé des traces dans le vignoble du St-Joseph et de Condrieu, il a sévi de manière très irrégulière sur ces parcelles : de 10% à 90% des vignes ont été atteintes. Les quelques 180 vignerons de la Loire n'avaient pas vu ça depuis 1998 ! Une seule certitude : tous les cépages et tous les crus des trois vignobles du département ont été touchés. "Tout le monde a vraiment souffert. Le Roannais est dans la même situation que nous. Le Forez, c'est pareil... Pour les moins touchés, c'est du 20-30% jusqu'à 60-70% pour les plus touchés," assure le président de "La Loire aux 3 Vignobles".
Les démarches s'annoncent peu complexes
Malgré les dégâts, il faut continuer le travail de la vigne même si les rendements seront faibles : seulement une demi-récolte ! L'impact se fera sur les ventes en 2022 du millésime 2021. "On est passé en catastrophe naturelle. On attend les démarches de l'Etat. Ce sont des dossiers simples : chaque année, au mois de novembre, on fait une déclaration de récoltes. Il facile de constater la perte par rapport à la moyenne des 4 ou 5 dernières années," explique Thierry Farjon.
Une année de gel en pleine année de crise sanitaire covid, les vignerons de la Loire ont vécu deux coups durs cette année mais veulent rester optimistes.