Plusieurs actions sont menées simultanément en France par différents syndicats de police pour dénoncer ce qu'ils appellent "le police bashing". A Saint-Etienne, ils ont déployé une banderole sur un des crassiers qui dominent la ville.
Sentiment d'avoir été lâchés, et lassitude d'être stigmatisés. Pierre Tholly, représentant syndical d'Alliance police nationale dans la Loire, ne mâche pas ses mots.
"Il y a un police bashing en ce moment, on ne supporte plus d'être traités de racistes de violents et de brutes. On ne peut plus accepter d'être sans cesse mis à l'index. Je comprends l'intransigeance qu'on demande à la police, mais pas la stigmatisation."
Avec ses collègues ils ont décidé de déployer une banderole sur un crassier aux abords de Saint-Etienne : pas d'initiative, pas de contrôle, pas de problème, peut-on y lire comme un message annonçant leur volonté de baisser les bras ou d'entamer une grève du zèle.
Cette banderole a été installée en réponse à l'inscription en couleur blanche, des lettres ACAB au même endroit. L'acronyme, apparu en Angleterre dans les années 80, signifie "All Cops Are Bastards", soit en français : "tous les flics sont des connards".
Apparu dans les prisons anglaises, popularisé par le mouvement skinhead, l’acronyme de «All Cops Are Bastards» est devenu un mot d’ordre dénonçant les violences policières.
Le mouvement de protestation contre la loi de Sécurité globale a ouvert un débat sur la notion de violences policières. Pour les syndicats, il y a certes des policiers violents qui méritent d'être condamnés pour leurs actes, mais on ne peut pas parler de violences policières.
Plusieurs associations en revanche dénoncent une institutionnalisation de la brutalité et du racisme au sein des forces de l'ordre. Le comité de liaison contre les violences policières par exemple, dénonce "une politique institutionnelle de banalisation et de déni des violences policières à l’œuvre à Lyon", et a saisi à plusieurs reprises, la Défenseure des droits.
Les syndicats Alliance police nationale et Unsa ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne participeraient pas au "Beauvau de la sécurité" annoncé en janvier 2021 par le président de la République. Ils reprochent à Emmanuel Macron de les avoir accusés, dans une récente interview, de procéder à des contrôles au faciès.