La vice-championne du monde 2015 a décroché ce vendredi la médaille d'argent du pentathlon moderne aux jeux Olympiques de Rio. Il s'agit de la première médaille en individuel remportée par la France aux JO dans cette discipline.
C'est une performance remarquable qu'a réalisé la Stéphanoise Elodie Clouvel en s'imposant à la seconde place du pentathlon moderne, ce vendredi, à Rio. La jeune femme n'a été devancée que par l'Australienne Chloe Esposito, qui a bouclé la dernière épreuve avec 16 secondes d'avance sur la Française. Elle apporte à la France sa 36e médaille aux JO de Rio.
Dès jeudi à l'escrime, où Elodie Clouvel a pu profiter de son allonge - elle fait plus d'1,80 m - et de son profil de gauchère, elle avait pris un bon départ (7e). Une entame solide confirmée en natation (2e), sous le soleil de Deodoro, et surtout en équitation. Sur un parcours de saut d'obstacles qui a fait beaucoup de dégâts, la Française n'a renversé qu'une barre, dans une épreuve qui lui joue pourtant régulièrement des tours.
La troisième place a été remportée par la Polonaise Oktawia Nowacka.
De la natation au pentathlon
Ancienne élève de Philippe Lucas, Elodie Clouvel n'est venue au pentathlon moderne que tardivement, animée d'un rêve olympique contrarié. Un rêve que la jeune femme de 27 ans a assouvi en s'offrant la médaille d'argent à Rio.
"J'arrêterai pas le pentathlon tant que je n'aurai pas de médaille olympique ! Jusqu'à 60 ans (s'il le faut) ! ", plaisantait-elle à quelques mois de l'échéance
olympique. Sa façon d'exprimer son profond attachement aux JO.
Revenons huit ans en arrière. Clouvel, pas encore vingt ans, nage alors aux côtés de Camille Lacourt, encore inconnu, sous les ordres de Philippe Lucas, à Canet-en-Roussillon. "Un entraîneur en or", se souvient celle qui avalait jusqu'à 18 km par jour à l'époque. "Ca m'a vraiment forgée mentalement, j'en garde un super souvenir."
Mais en 2008, elle passe à côté de la qualification olympique et les Jeux de Pékin se font sans elle. Une déception majeure et un tournant pour la Stéphanoise de naissance, qui a grandi bercée par le sport (ses parents sont champions de France d'athlétisme) et "rêve vraiment des Jeux depuis toute petite".
Repérée par la Fédération française de pentathlon moderne, elle fait le grand saut et découvre, à vingt ans, trois disciplines qui lui étaient jusqu'alors inconnues : l'escrime, l'équitation et le tir. "Le challenge du pentathlon, ce défi de se qualifier pour les JO en quatre ans, ça m'a plu et j'ai foncé", raconte-t-elle. "C'était un peu les Jeux à tout prix, peu importe le sport."
Huit ans plus tard, le pari est réussi. A 27 ans, oubliée sa 31e place aux Jeux de Londres, Clouvel monte sur la deuxième marche du podium olympique à Rio, moins de trois mois après l'argent, déjà, aux Mondiaux de Moscou, et un an après l'argent, encore, aux Championnats d'Europe.
Succès à Rio
Rio lui réussit décidément bien. C'est déjà sur les terres cariocas qu'elle avait obtenu sa première victoire en Coupe du monde, en 2012, trois ans seulement après s'être mis au pentathlon. "J'adore cette ville, l'ambiance, les Brésiliens. Le Corcovado, c'est mon lieu préféré. C'est une destination qui me fait vraiment rêver", raconte-t-elle.
La tête d'affiche du pentathlon tricolore, qui espère "sortir (son) sport de l'ombre avec une médaille olympique", lui offre en tout cas la toute première en individuel de son histoire. Déjà habituée des plateaux télé, celle qui se rêve actrice une fois sa carrière sportive bouclée, va sans doute attirer encore un peu plus la lumière.
Les plateaux de cinéma devront toutefois encore un peu attendre. Au minimum quatre ans. "J'ai envie d'aller chercher plus loin et plus haut. Je vise déjà Tokyo" où se dérouleront les prochains jeux Olympiques en 2020, prévient-elle.
Les Bleus, avec Valentin Belaud, son compagnon, et Valentin Prades, peuvent transformer l'essai argenté de Clouvel dès samedi.
Le pentathlon moderne
Ce sport olympique est composé de cinq disciplines : l'escrime, la natation, l'équitation, le tir au pistolet et la course à pieds.Ce sport est olympique depuis 1912 et 500 compétitions nationales et internationales sont organisées en France et dans le monde.
La France compte 34 club et près de 1.500 licenciés.