Ce journal local est menacé de disparition. Le Pays pourrait être vendu en septembre. Une "douche froide" pour les salariés qui ont appris la nouvelle à deux jours du bouclage.
Il paraît chaque jeudi matin en kiosque et chez les marchands de journaux. L'hebdomadaire couvre le Roannais et est aussi diffusé sur une partie du Rhône, à Tarare et dans les villages des alentours. Il pourrait prochainement connaître d'importants bouleversements. Le groupe Centre France a en effet annoncé son intention de "se désengager". Le groupe avait acheté "Le Pays" en 2011. La vente pourrait intervenir en septembre prochain. Un projet à court terme.
"Douche froide"
Cette publication locale affiche un tirage de 13 500 exemplaires, dont 11 000 pour la seule édition du Roannais. "Le Pays", comme de nombreux titres de la presse écrite, a vu ses ventes diminuer ces dernières années. Pour autant, les salariés ne s'attendaient absolument pas à l'annonce d'une vente. Une nouvelle qui est tombée ce mardi 18 juin à l'occasion d'un comité de groupe. "Une annonce brutale" et totalement inattendue, selon Christian Verdet, représentant du personnel SNJ-CGT.
"On nous disait : on a confiance en votre travail. C'est tout de même un journal qui a eu quatre prix nationaux en cinq ans, qui est bien implanté sur le territoire. C'est une institution ici", explique Christian Verdet. "Le choc a été dur (...) Il y a encore quelques mois, on nous disait : on a confiance dans Le Pays. C'est pour cela que c'est une douche froide", ajoute-t-il. D'autant plus incompréhensible pour le représentant que des projets avaient été engagés. "Comme le développement du web, sur lequel on travaille énormément depuis un an et demi", assure-t-il.
Quel avenir ?
Le groupe Centre France a également annoncé des suppressions de postes dans son quotidien, "La Montagne". Concernant "Le Pays", la direction n'indique pas si un repreneur est déjà en lice, mais met en avant que le journal se trouve "en limite de la zone de diffusion naturelle du groupe".
Chez les salariés "qui vont continuer à travailler", les craintes et les questions sont nombreuses : "Est-ce que tout le personnel sera gardé en cas de reprise ? Que se passera-t-il s'il n'y a pas de repreneur? Toutes ces questions sont inquiétantes", explique Christian Verdet. L'hebdomadaire, qui a vu le jour en 1945, emploie aujourd'hui une vingtaine de personnes. Concernant leur sort, les salariés sont à présent suspendus aux prochaines déclarations du groupe propriétaire.