Alors que les vendanges débutent, le constat est sans appel dans le secteur de Roanne. Les canicules de cet été ont grillé en partie les grappes. Il faut donc trier plus qu'à l’accoutumée. Les 60 vendangeurs du Domaine de Serol sont aidés par une trieuse mécanique, achetée en urgence.
C'est le début des vendanges dans la Loire. La Côte roannaise a entamé jeudi 14 septembre et pour dix jours, la collecte de ses raisins. Problème, le soleil n'a pas épargné les grappes. Même dans un vignoble situé entre 400 et 600 mètres d'altitude, les températures caniculaires ont fait souffrir les vignes.
Éviter le goût de pruneau
Au Domaine de Serol, à Villemontais, les premières récoltes se font dans un léger brouillard. Une fraîcheur plus que bienvenue pour la vigne et pour les soixante personnes qui attaquent les vendanges 2023.
Mais sur les ceps, les grains ont souffert. "C'est la première fois que c'est brûlé à ce point, assure Carine Sérol, viticultrice. On voit très bien que d'un côté, la partie qui a été au soleil, le raisin a complètement brûlé, et de l'autre côté, il est magnifique."
Il faut donc enlever tous les petits grains rabougris des grappes. "Dans la cuve, ils peuvent donner des goûts de raisin cuit ou de pruneau", détaille la viticultrice.
Limiter les dégâts
Sur les 38 hectares, plantés essentiellement de Gamay Saint-Romain, la perte due à la chaleur représente l'équivalent d'une grosse grêle ! Pour limiter les dégâts sur une passerelle, un effeuillage parcimonieux a favorisé une ombre portée pour épargner les grappes.
Ici, le travail se fait à la main. Mais pour éviter au maximum tout contact qui abîmerait les grappes, elles sont désormais acheminées en brouette électrique. Autre concession à la mécanique : une nouvelle machine installée en urgence.
"À quatre heures du matin, on est allé chercher une trieuse qui était en vente d'occasion dans le sud de la France. On l'a installée mercredi et après quelques réglages, on va pouvoir retirer tout ce qui est sec et confit, pour rentrer dans la cuve que les plus beaux raisins", détaille Stéphane Sérol, viticulteur du domaine.
Entre adaptation et tradition
Les changements climatiques bouleversent le travail dans les vignes. Pas le choix : il faut s'adapter. "Des années, il peut y avoir des manques de maturité, cette année, on a un peu trop de soleil." Alors, garder que le bon grain, c'est indispensable pour un vigneron associé à la maison triplement étoilée Troisgros.