Les ex-salariés de la SFAM à Roanne retournent une dernière fois dans leur entreprise

Les 160 ex-salariés de la SFAM se sont rendus une dernière fois dans les locaux de l'entreprise pour récupérer leurs effets personnels. La Société Française d'Assurance Multirisques est en liquidation judiciaire. Émus, en grand désarroi face à leur avenir, les ex-salariés témoignent.

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Un cabas, un dossier archives, un sac plastique, trois fois rien... Les salariés de la SFAM, accèdent une dernière fois aux locaux de leur ancienne entreprise. La Société Française d'Assurance Multirisques est en liquidation judiciaire. Une décision de justice synonyme de chômage pour les 160 ex-salariés qui ont récupéré avec émotion leurs effets personnels.

Un triste épilogue

Pour tous, c'est la fin d'une époque, celle où ils travaillaient à Roanne, dans une entreprise florissante. Mise à l'index depuis plusieurs années pour ses pratiques commerciales douteuses, la SFAM, courtier en assurances, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, mercredi 24 avril 2024.

Téléconseillers, formateurs, superviseurs se retrouvent sans emploi. Comme Sandrine Gourlat, les 160 anciens employés ont disposé de deux heures pour récupérer leurs effets personnels. Assise à l'extérieur, devant ce qui a été son quotidien pendant près de 20 ans, elle témoigne. "J’éprouve un sentiment partagé. Un sentiment de tristesse parce que je suis là depuis 19 ans, je perds les collègues avec qui j’ai travaillé pendant toutes ces années." En un éclair, Sandrine passe d'un rire nerveux aux larmes. Elle essuie sa joue avant de reprendre en s'excusant. "C’est un peu compliqué car il y a l’âge aussi".

Sandrine a la cinquantaine, elle redoute de ne pas retrouver du travail rapidement.

À lire : SFAM en liquidation judiciaire, "On a contribué à voler", des salariés s'expriment sur leurs pratiques commerciales douteuses

Un PDG aux abonnés absents...

Pour d'autres salariés, les larmes ont cédé la place à une vive rancœur. Leur ancien PDG, Sadri Fegaier, est parti sans laisser d'adresse et les a abandonnés à leur sort. Marie-Noëlle Galinier ne mâche pas ses mots. Cette ex-salariée est en colère. Debout, droite, la mâchoire crispée, elle précise, "nous sommes là, mais nous n’avons pas de nouvelles, lâchés dans la nature. Nous n’avons pas eu un mot de Monsieur Fegaier. On a cru en lui, rappelle-t-elle, on l’a suivi, et là il nous lâche."

Les salariés se retrouvent sans emploi. Le comité social et économique de l'entreprise s'efforce de rendre leur avenir moins sombre. Nicolas Zeimetz, délégué syndical CFDT, expose les difficultés auxquelles ils sont confrontés. "On a un employeur, qualifié par la procureure de Paris "d’escroc". On a des clients qui sont des victimes et nous, nous sommes des dégâts collatéraux. La question essentielle, c’est de retrouver un emploi," dit-il.

"Aujourd’hui, nous avons 160 personnes qui se retrouvent sur le carreau, qui vont arriver au même moment à France Travail (Ex Pôle emploi) dans une ville moyenne comme Roanne. Il est donc indispensable de leur proposer des solutions", conclut-il.

...Poursuivi devant les prud'hommes

À présent, ces salariés attaquent aux prud'hommes l'homme en qui ils avaient confiance. Plusieurs actions en justice sont engagées pour invalider le licenciement économique.

Les salariés souhaitent faire reconnaître la faute de leur ancien PDG. Ils espèrent être indemnisés pour le préjudice subi.

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