La CFDT banques et assurances se joint "à l'action pénale pour pratiques commerciales trompeuses" engagée contre le groupe Indexia, dont le procès doit se tenir en 2024. Selon le syndicat, ces agissements et les suppressions de poste qui ont suivi, mettent à mal la santé des salariés.
La CFDT banques et assurances a déclaré mardi dans un communiqué se joindre "à l'action pénale pour pratiques commerciales trompeuses engagée" contre le groupe Indexia, dont le procès doit se tenir en 2024.
Par l'intermédiaire de plusieurs sociétés, comme la SFAM, le groupe Indexia commercialisait, entre autres, des services pour assurer des téléphones et des ordinateurs. Après avoir reçu des centaines de signalements de clients, la répression des fraudes avait diligenté une enquête.
Des prélèvements bancaires non consentis
Cette enquête a révélé que le groupe faisait croire aux consommateurs souhaitant faire cesser des prélèvements, résilier leurs abonnements et se faire rembourser les sommes prélevées après résiliation, que leurs demandes étaient traitées, alors qu'il n'en était rien.
"Si ces pratiques ont un grave impact sur l'emploi et son volume, elles dégradent aussi les conditions de travail des salariés, confrontés à un conflit de loyauté entre leur employeur et les clients", dénonce la CFDT banques et assurances. "500 salariés auraient quitté l'entreprise sans PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) depuis le début de l'année" sur les deux principaux sites du groupe à Romans-sur-Isère (Drôme) et Roanne (Loire).
La moitié des salariés roannais remerciés depuis janvier
Sur le site du groupe Hubside (nouveau nom du groupe) à Roanne, l'ambiance chez les téléconseillers du groupe est morose. "Les pratiques commerciales de l'entreprise ont un impact certain sur les conditions de travail des salariés, affirme Nicolas Zeimetz de la CFDT.
Aujourd'hui, quand vous avez un salarié qui décroche un appel et qu'au bout du fil, vous avez une personne qui ne va pas pouvoir boucler sa fin de mois parce que vous l'avez prélevé 10 ou 20 fois dans le mois, franchement, ça vous bouleverse et vous ne pouvez pas rester insensible à cette douleur". Le syndicat dénonce les risques psychosociaux que cela peut générer, d'autant que le site de Roanne est passé de 420 à moins de 200 salariés depuis janvier. Et sur ces effectifs restants, la moitié est en arrêt maladie.
On a des salariés qui pleurent quasiment tous les jours, on a des salariés qui sont en grande difficulté car ils n'ont pas les moyens d'apporter des solutions à leurs clients.
Nicolas Zeimetz, délégué CFDT chez Hubside à Roanne
Dans ce contexte, Thomas Hollande, avocat de la CFDT, explique que la constitution de partie civile a été un choix difficile. "Ils ont pris cette décision, après mûre réflexion, parce que ce qu'ils constatent aujourd'hui, c'est que ces pratiques commerciales trompeuses, elles portent atteinte en réalité à l'intérêt des salariés. Elle porte atteinte à la pérennité de l'entreprise et des emplois."
Aucune entreprise ne peut vivre de manière pérenne en arnaquant ses clients.
Thomas Hollande, avocat de la CFDT
Et pour l'avocat de la CFDT, il est clair que les suppressions de poste sont la conséquence des agissements répréhensibles d'Indexia.
Des méthodes toujours en cours chez Hubside ?
"Bien que ces techniques de vente soient illicites, elles perdurent dans le groupe Indexia, notamment au sein de Hubside (nouveau nom du groupe), dans les boutiques et les plateformes téléphoniques", accuse en outre le syndicat, alors que depuis avril, la SFAM a l'interdiction de distribuer des contrats d'assurance.
Le groupe Indexia affirme avoir "tourné la page de l'assurance pour se consacrer à la distribution de produits multimédias neufs et reconditionnés et la conception de nouveaux services".
Selon une source judiciaire, qui s'est exprimée il y a une semaine auprès de l'AFP, 533 victimes étaient enregistrées pour le procès à venir.