Ils étaient plus de 300 cet après-midi à défiler dans Roanne, dans la droite ligne du mouvement qui avait conduit les cabinets de médecins à fermer du 18 au 20 mai. Ils protestent toujours contre le projet de loi de réforme de la santé porté par Marisol Touraine. Reportage à 19h dans votre JT
A la mi-mai, c'étaient les médecins qui fermaient massivement leur cabinet dans le roannais : 50 sur 52, selon les source syndicales. Aujourd'hui, d'autres professionnels de santé se sont joint au mouvement : infirmier(e)s, kinés, dentistes ou encore pharmaciens. Tous craignent que la nouvelle réforme porte un coup de plus à un tissu sanitaire déjà fragile dans le bassin roannais.
Ici, une centaine de médecins veille sur un bassin de population avoisinant les 100 000 personnes. Les cabinets sont à flux tendu, quatre départs en retraite non remplacés sont annoncés pour la fin de l'année et deux praticiens sont officiellement en burn-out. Côté patients, l'inquiétude monte : en témoigne le grand nombre de roannais non profesionnels de santé présent dans la manifestation.
Pour eux, la fragilité des cabinets de médecin occasionne déjà une conséquence : la difficulté à trouver un praticien référent quand on en a pas
déjà un. La perspective du tiers payant généralisé, donc d'un accroissement du volume de travail administratif pour les docteurs, risque de rendre l'équation encore plus délicate.
Tout ça dans un contexte de numerus clausus des étudiants en médecine -c'est à dire d'un nombre d'étudiants volontairement limité- ajouté à une concurrence des grandes agglomérations qui rendent les pays comme le roannais de moins en moins attirants pour les jeunes médecins.
Voir ci-après le reportage de France 3 Rhône-Alpes tourné le 18 mai dernier (J. Perrier et M. Aissou)