L'imam de la grande mosquée de Saint-Chamond, dans la Loire, a été suspendu de ses fonctions pour avoir tenu des propos discriminatoires envers les femmes. Il risque aujourd’hui l’expulsion.
Il a été suspendu de ses fonctions en juillet 2021. Mmadi Ahamada, l’imam de la mosquée Attakwa à Saint-Chamond, dans la Loire, est assigné à résidence depuis mardi, indique la préfecture à l’AFP, et risque l’expulsion aux Comores, son pays d’origine, avec son épouse et ses trois enfants nés en France.
L’imam de 35 ans a créé la polémique en postant sur la page Facebook de la mosquée une vidéo du prêche de l’Aid-El-Kébir, le 20 juillet dernier. « Vous, femmes musulmanes désireuses d’entrer au Paradis, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes avant l’islam », exhortait Mmadi Ahamada, avant de leur demander de "veiller aux droits d'Allah et à ceux de leur époux".
Des propos rapidement dénoncés sur les réseaux sociaux par l'élue RN Isabelle Surply, et jugés « discriminatoires et contraires à l’égalité femme/homme » par la préfète de la Loire. Catherine Seguin avait donc immédiatement demandé la suspension de l’imam et indiqué dans un communiqué que la question du non-renouvellement de son titre de séjour était "à l'étude".
« C’est un dossier purement politique qui n’a pas grand-chose à voir avec la religion », regrette dans Le Progrès Salim Agoudjil, président du Conseil départemental du culte musulman (CDCM) de la Loire. Celui-ci décrit Mmadi Ahamada comme « un homme calme et apaisé », en poste à Saint-Chamond depuis neuf ans.
La Fédération de la Loire de la Ligue des Droits de l'homme dénonce, elle, une décision "laissant libre cours à l'arbitraire, en ne renouvelant pas le titre de séjour pour des raisons fallacieuses".
Après avoir été cantonné plusieurs mois à des tâches d'enseignement, Mmadi Ahamada a repris ses prêches au sein de la mosquée en début de l’année. Il est convoqué le 6 avril prochain à l'Office français de l'immigration et de l'intégration(Ofii) pour la préparation du retour dans son pays, d’après l’AFP. En attendant, il doit pointer au commissariat de Saint-Etienne trois fois par jour.