Les enquêteurs se sont rendus, ce lundi 5 septembre 2022, à la mairie de Saint-Etienne afin d'effectuer une perquisition.
Actuellement, deux versions s'opposent, celle de Gilles Artigues, qui affirme que Gaël Perdriau était au courant du chantage qu'il subissait et celle du maire de Saint-Etienne qui nie en bloc ces allégations.
Pour avoir plus d'éléments, les enquêteurs se sont logiquement rendus à la mairie de Saint-Etienne, ce lundi 5 septembre 2022, afin de collecter des écrits. Ils essaient de trouver les pièces qui leur permettrait d'établir les rôles et l'implication de chacun dans l'affaire. Gilles Artigues a déjà été auditionné à Lyon, mercredi 31 aout, ce n'est pas le cas du maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau. Cette perquisition a donc été menée dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte à Lyon sur l'affaire de chantage présumé à la sextape au sein de la municipalité stéphanoise.
D'autres perquisitions menées ce lundi
La perquisition, menée par une dizaine d'enquêteurs de la police judiciaire, avait débuté en fin de matinée et s'est achevée dans l'après-midi, a indiqué à l'AFP l'entourage du maire LR Gaël Perdriau.
De son côté le parquet de Lyon a indiqué sans plus de précisions que plusieurs perquisitions avaient été conduites lundi sous l'autorité des "juges d'instruction lyonnais saisis" après que l'affaire a été dépaysée dans le Rhône la semaine dernière. Les avocats du maire et de la municipalité n'étaient, eux, pas joignables lundi.
Chantal Sabatier, présidente de l'une des associations visées par Médiapart, Artistes de la galerie art pluriel (Agap), a confirmé à l'AFP que ses locaux avaient aussi été perquisitionnés lundi.
Le 2 septembre, le parquet de Lyon a ouvert une information judiciaire "des chefs d'atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions" dans le cadre de cette affaire.
Accusé de "chantage aggravé"
Le maire de Saint-Étienne est accusé de "chantage aggravé" par son ex-premier adjoint Gilles Artigues, qui a porté plainte la semaine dernière après que Médiapart a révélé qu'un autre adjoint au maire, Samy Kéfi-Jérôme, avait organisé un rendez-vous filmé fin 2014 avec un escort gay pour piéger M. Artigues.
Les images compromettantes auraient ensuite servi à faire pression sur ce père de famille pour le contrôler politiquement et notamment le dissuader d'une éventuelle dissidence.
L'auteur de ces révélations, Gilles Rossary-Lenglet - qui se présente comme l'ancien compagnon de M. Kéfi-Jérôme -, a aussi déclaré à Médiapart avoir reçu ces dernières années de la mairie une offre d'emploi, qui ne s'est pas concrétisée, et la somme de 50.000 euros pour services rendus via des associations culturelles.
Pierrick Courbon (PS), chef de file de l'opposition de gauche au conseil municipal, a aussi déposé une plainte auprès parquet de Lyon la semaine dernière pour "escroquerie à la délibération" et "détournement de fonds publics" suite à ces révélations.
De son côté, le maire a dénoncé la semaine dernière des accusations "ignobles" qui ont selon lui "bafoué (son) honneur et celui de (sa) famille", réservant ses commentaires sur les faits aux enquêteurs.