Sur la sellette depuis le début de l'affaire, Samy Kéfi-Jérôme, adjoint à l'éducation à la mairie de Saint-Etienne, a été désigné par l'auteur des révélations comme son complice pour le piège tendu à Gilles Artigues. Il nie en s'appuyant sur des SMS.
Resté silencieux depuis le début de l'affaire alors que l'informateur de Médiapart, Gilles Rossary-Lenglet, le présentait comme co-auteur du guet-apens tendu à Gilles Artigues, Samy Kéfi-Jérôme s'exprime.
C'est son avocat, Maître Matthias Chichportich, qui certifie au micro de France bleu Saint-Etienne Loire que "Gilles Artigues était tout à fait conscient de ce qui allait se passer dans la chambre d’hôtel". Quant au chantage, l'avocat ne dit mot, "il (ndlr: son client) s’en expliquera devant les enquêteurs" a-t-il indiqué.
Sami Kéfi-Jérôme reste adjoint à l’éducation à la mairie de Saint-Étienne, en revanche, il a été suspendu de ses fonctions au Conseil régional par Laurent Wauquiez dès le lendemain des révélations par Médiapart.
Une rentrée scolaire très discrète pour l'adjoint à l'éducation
Toujours invisible, l’adjoint à l’éducation à la mairie de Saint-Étienne, Sami Kéfi-Jérôme, ne s’était jusqu’alors pas exprimé sur la sextape dont serait victime Gilles Artigues.
Son emploi du temps a été modifié au début du mois, alors qu'il était annoncé en visite dans plusieurs écoles stéphanoises pour la rentrée, il ne s'y est pas rendu et est resté très discret.
Son avocat aurait écrit au procureur de la République pour expliquer qu'il n'y aurait eu aucun guet-apens.
Une affaire privée
L’avocat se base sur des échanges SMS, de mai 2015 à mai 2016, entre Gilles Artigues et Samy Kéfy-Jérôme, dont la teneur serait de nature à prouver que Gilles Artigues n'était pas drogué.
S'agissant du chantage supposé, Samy Kéfi-Jérôme nie toute implication. Il soutient par le biais de son avocat qu'il s'agit d'une affaire privée. Toujours selon son avoué il serait "victime d'une terrible injustice".
Evolution du l'affaire
Trois juges d'instruction du parquet de Lyon étudient depuis le 29 aout l'affaire du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Etienne. Une information judiciaire pour atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions est ouverte.
Fin 2014, une vidéo de Gilles Artigues, ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne a été tournée à son insu, dans une chambre d'hôtel en compagnie d'un prostitué. Les images auraient servis à le faire chanter. L'un des deux co-auteurs présumés du guet-apens, Gilles Rossary-Lenglet, ancien compagnon de Samy Kéfi-Jérôme, désigne le maire de Saint-Etienne comme le commanditaire dans un article de Médiapart publié le 26 aout 2022.
Gaël Perdriau maintient qu'il ignorait le chantage que subissait Gilles Artigues et se dit victime d'une conspiration.
Dans cette affaire, Samy Kéfi-Jérôme est mis en cause pour "atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions".