"Il n'y a aucune machination politique", les mots sont clairs, fermes : ils émanent de Jean-Pierre Taite, le patron des Républicains de la Loire. Gaël Perdriau qui dénonçait hier, jeudi 8 septembre, un complot fomenté depuis l'intérieur de sa famille politique est taxé d'affabulateur par Jean-Pierre Taite.
Jean Pierre Taite, le président des Républicains dans la Loire, ne s'embarrasse pas de détails face aux insinuations de Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne. Il lui conseille de ne pas affabuler.
Le numéro 1 ligérien des Républicains a déclaré à nos confrères de France bleu Saint-Etienne Loire "J'ai été évidemment surpris par ces déclarations qui ont plus fait sourire le microcosme plutôt que de lui faire croire que c'est une machination. Je pense que Gaël Perdriau doit aujourd'hui se consacrer aux réponses que lui pose l'affaire Artigues-Perdriau plutôt que d'inventer des machinations qui, évidemment, n'ont aucun sens."
Jean-Pierre Taite estime que le maire de Saint-Etienne ouvre un contre feu avec ses déclarations sur une éventuelle machination qui viserait à le détruire politiquement organisée au sein même des Républicains.
Des déclarations mises à mal
"Je suis très surpris de ses déclarations et en même temps trouver une affaire qui est complètement imaginée pour qu'on oublie une affaire qui est réelle, ça peut être une tactique. Mais voilà, il n'y a aucune machination."
Je pense que c'est une pure invention et je pense que ça ne grandit pas le débat politique.
Jean-Pierre Taite, Président des Républicains de la LoireFrance bleu Saint-Etienne Loire
Jean-Pierre Taite est un proche de Laurent Wauquiez. Fidèle parmi les fidèles du président de la Région Auvergne Rhône Alpes, il est régulièrement présent à ses côtés, que ce soit pour sa campagne au moment des élections régionales ou pour sa traditionnelle ascension du Mont Mézenc en Haute Loire, fin aout.
Jean-Pierre Taite mentionne qu'il n'a jamais entendu parler des ambitions politiques de Gaël Perdriau quant à la présidence du parti.
"La présidence des Républicains est ouverte à tous ceux qui veulent se présenter. D'ailleurs, plusieurs candidats se sont présentés. Je ne suis pas sûr que Gaël Perdriau aurait eu une quelconque chance d'être président des Républicains et qu'il inquiète quiconque, ironise Jean-Pierre Taite au micro de France bleu Loire. Je pense que c'est une pure invention et je pense que ça ne grandit pas le débat politique. Et surtout, Saint-Étienne n'a pas besoin de ça pour l'instant".
Rappel des faits
Trois juges d'instruction du parquet de Lyon étudient depuis le 29 aout l'affaire du chantage à la sextape à la mairie de Saint-Etienne. Une information judiciaire pour atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions est ouverte.
Fin 2014, une vidéo de Gilles Artigues, ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne a été tournée à son insu, dans une chambre d'hôtel en compagnie d'un prostitué. Les images auraient servis à le faire chanter. L'un des 2 co-auteurs présumés du guet-apens désigne le maire de Saint-Etienne comme le commanditaire dans un article de Médiapart publié le 26 aout 2022.
Interviewé jeudi matin sur France Inter, Gaël Perdriau maintient qu'il ignorait le chantage que subissait Gilles Artigues. Il a précisé qu’il avait l’intention de se présenter à la présidence des Républicains, une candidature, selon lui, qui pouvait gêner les ambitions d'autres Républicains.
Dès le lendemain de la publication de Médiapart sur le scandale de la sextape, Laurent Wauquiez avait suspendu de ses fonctions à la Région Samy Kéfi-Jérôme. Co-auteur présumé, Samy Kéfi-Jérôme était conseiller spécial de Laurent Wauquiez et délégué à la stratégie digitale de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.