Apnée du sommeil, insomnies : bien dormir pour vivre mieux et plus longtemps

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Etudier son sommeil pour détecter les troubles et l'améliorer
La clinique du sommeil de Saint-Etienne suit 2 600 patients par an ©FTV

Les troubles du sommeil sont très vastes. Il se divise en deux classes principales : les troubles respiratoires et les insomnies. Auxquelles s'ajoutent l'hypersomnie et la maladie des jambes sans repos. Des thérapeutiques existent.

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Paul s'apprête à passer la nuit à la clinique du sommeil de Saint-Etienne. Son généraliste suspecte une apnée du sommeil. Ils sont déjà 2 600 patients à avoir été suivis cette année, avec une augmentation à deux chiffres par an. La prévention des risques est indispensable, car les méfaits sont délétères.

Le patient est acteur

Le séjour démarre par un interrogatoire poussé pour cerner le problème et orienter le diagnostic. "Le premier objectif est d'instruire Paul [le patient] sur ce que sont les troubles respiratoires du sommeil. Il a déjà entendu parler d'apnée, mais il ne sait pas vraiment ce que c'est. En plus, il n'y a pas que l'apnée, il y a une série de troubles qu'il importe d'expliquer pour que le patient comprenne et qu'il soit acteur de ses investigations" explique Bruno Stimmesse, le médecin qui a créé ce service.
Dans cet entretien, le patient est informé de ce qu'il va vivre : pourquoi il passe deux nuits consécutives dans le service, à quoi ça sert, quels sont les renseignements qu'on va en tirer et comment ils seront analysés. Il existe une batterie de problèmes qui peuvent se cumuler : des troubles de l'endormissement, une hyper vigilance nocturne, des troubles ventilatoirs... avec chacun, une approche thérapeutique particulière.

Des enregistrements précis

Paul prend place dans la chambre d'enregistrement pour une polysomnographie. Tom Durieu, technicien du sommeil, lui place des électrodes à différents endroits du corps. "On va étudier toute l'activité électrique de son cerveau, de son cœur, les mouvements musculaires de ses jambes pour faire un résumé de sa nuit. On saura s'il a un sommeil réparateur" précise le soignant.

Les capteurs sont reliés en Bluetooth à l'ordinateur, ce qui limite la gène. C'est une nuit sous haute-surveillance sous l'œil d'une caméra infrarouge et d'infirmières. Douze heures plus tard, vient l'heure du bilan. Les enregistrements livrent les secrets du mauvais sommeil. Une stratégie thérapeutique multimodale peut alors être mise en place.

Au-dessus de 30 apnées par heure, on parle de forme sévère. Paul est à 26.6. Il va devoir dormir avec un masque relié à un appareil respiratoire. "Cette approche est scientifique donc elle est crédible. On va au bout du problème, je trouve ça très positif". Paul est rassuré.

Des soins complémentaires

D'autres anomalies, type insomnies, nécessiteront le recours à d'autres spécialistes. "Ça va du neurologue parce que le patient a une maladie neurologique associée, type Parkinson, au psychiatre pour un syndrome dépressif sous-jacent manifeste, ou à un soutien psychothérapeutique" détaille le Docteur Bruno Stimmesse, médecin du sommeil.

L'hyper vigilance nocturne est liée au tempérament perfectionniste, anxieux, ruminateur. Dans ce cas-là, il faut apprendre à mettre des barrières entre les événements extérieurs et ce qui va hyper stimuler ce type de tempérament. C'est ce que permettent les conseils d'une infirmière d'éducation thérapeutique à la gestion du stress. Elle apprend aux patients des techniques psychocorporelles (cohérence cardiaque, méditation, relaxation musculaire, l'autohypnose, techniques de libération émotionnelles).

Pour les insomniaques qui développent des mauvais principes de sommeil, il existe des parcours spéciaux, les thérapies cognitivo-comportementales de l'insomnie.

Les risques sont nombreux

Des études scientifiques sont arrivées à déterminer précisément les effets de la fragmentation et de la mauvaise qualité du sommeil. Ils ont un impact dévastateur sur la santé.

Une médecine préventive évite les conséquences fonctionnelles d'un mauvais sommeil comme la fatigue, et sur le long terme, les risques d'hypertension, la surcharge pondérale, l'artériosclérose, l'angine de poitrine, l'infarctus, le diabète, les AVC, la stéatose hépatique et le glaucome.

On se tue à travailler la nuit.

Docteur Bruno Stimmesse

médecin du sommeil, fondateur et chef du service

Le Docteur Bruno Stimmesse, ancien réanimateur, connait parfaitement le travail nocturne. Il alerte sur le travail posté et de nuit qui est, selon lui, destructeur. Le manque de régularité est très perturbateur et augmente les risques". C'est un problème très difficile à mettre sur le tapis parce qu'il entrainerait une explosion sociale et financière. Comment feront les entreprises pour payer les gens trois fois plus. On minore cette pénibilité de manière énorme" conclut-il.

Les demandes sont en nombre croissant. La clinique du sommeil dispose de 20 lits. Tout est plein à deux mois.

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