"Ça nous empêchera de nous mobiliser quand il s’agira de sauver la ligne TGV", la suppression du dépôt à Saint-Etienne inquiète

L’annonce de la réorganisation des conducteurs de TGV SNCF basés à Saint-Etienne a provoqué une levée de boucliers du côté des syndicats et des élus locaux. Ils craignent que cela ne soit la première étape d’une potentielle suppression de la ligne TGV Saint-Etienne-Paris.

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L’information s’est répandue comme une trainée de poudre. Dans un courrier révélé par nos confrères du Progrès, daté du 20 septembre, les directeurs des ressources humaines de l’axe TGV Sud-Est et des TER Auvergne Rhône-Alpes annoncent que "l’axe TGV Sud-Est est amené à devoir interrompre l’alimentation en ressources humaines des agents de conduite de la résidence de Saint-Etienne". Dans les grandes lignes, le roulement de la prise de poste des conducteurs de TGV ne se fera plus à Saint-Etienne. Il n’y aurait donc plus de résidence des conducteurs dans la ville ligérienne.  

Syndicats et élus craignent qu’à terme, cette réorganisation des personnels ne compromette l’existence même de la ligne TGV Saint-Etienne-Paris, au profit de la ligne Lyon-Paris. Les Stéphanois seraient donc contraints de se rendre à Lyon pour pouvoir rallier Paris. La ligne TGV Saint-Etienne-Paris assure aujourd’hui quatre allers-retours quotidiens directs.

"Ce n’est pas la première fois que l’on voit venir la suppression de cette ligne TGV, même si la SNCF avance des pions sans l’assumer totalement avec cette fermeture du dépôt TGV ligérien. On a réussi à la sauver plus d’une fois, notamment grâce à la mobilisation d’élus et d’entreprises comme Casino" explique Stéphane Colin, de la CGT Cheminot. "Cette suppression de dépôt est une manière d’enlever les salariés d’une zone et donc d’empêcher la mobilisation lorsqu’il s’agira de sauver la ligne TGV. Un conducteur lyonnais, si on lui dit "ça te va de ne plus aller à Saint Etienne ?", il ne va pas lutter" analyse le syndicaliste.

"Les rumeurs d’une potentielle perte de la ligne sont très mauvaises"

Actuellement, 12 conducteurs de TGV sont basés à Saint Etienne. Ils étaient une vingtaine il y a quelques années. "Il y a une vraie inquiétude sur leur avenir, qui est totalement flou. Les rumeurs d’une potentielle perte de la ligne sont très mauvaises économiquement plus globalement pour la ville de Saint-Etienne. S'il n’y avait plus le TGV, des entreprises partiraient" avance Stéphane Colin.

De son côté, la SNCF soutient qu’il s’agit simplement d’une réorganisation du personnel. "Il s’agit d’un pur sujet d’organisation interne, sans aucun lien avec la desserte TGV de la ville, que l’on n’a pas prévu de faire évoluer. Benjamin Huteau, directeur de l’axe TGV Sud Est l’a indiqué auprès des élus" a indiqué le groupe par la voie de son service presse.

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