Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, englué dans une affaire de chantage présumé à la vidéo intime, a indiqué samedi 12 novembre avoir été entendu par la commission de recours du parti les Républicains. Il avait été exclu après la révélation de cette affaire. L'exclusion de l'élu stéphanois sera-t-elle cassée ou confirmée ? À la suite de cette audition, le parti devrait se prononcer dans 15 jours.
"J'ai été auditionné mardi à ma demande par la commission présidée par Philippe Cochet (ndlr: ancien député du Rhône), à la suite de l'annonce dans la presse de mon exclusion voici un mois", a déclaré l'élu de 50 ans, à la tête de la mairie et de la Métropole stéphanoises depuis 2014.
"Pressé de voir l'enquête avancer", Gaël Perdriau, qui a toujours clamé son innocence, s'est décrit comme "victime collatérale de ce qui, à l'origine, est une affaire de vies privées, mais dont certains ont profité pour en faire une affaire politique".
Le 11 octobre dernier, LR avait annoncé l'exclusion définitive du maire depuis une série de révélations fin août de Mediapart sur un chantage à la sextape présumé visant son ancien premier adjoint UDI Gilles Artigues. Ce dernier, qui met en cause Gaël Perdriau, a déposé plainte et une enquête judiciaire a été ouverte. Dans le cadre des investigations, les téléphones portables des deux hommes ont été saisis lundi dernier ainsi que ceux d'autres protagonistes de l'affaire, a précisé le maire de Saint-Etienne.
Joint par l'AFP, Philippe Cochet a indiqué pour sa part qu'"après concertation de la commission, le maire de Saint-Etienne saura sous 15 jours si son exclusion est confirmée ou cassée".
"Règlement de compte"
"Je ne me fais guère d'illusion sur l'issue de ce règlement de compte engagé par certains au sein de LR pour me faire taire car mes prises de position dérangent", a encore estimé Gaël Perdriau, qui a déposé plainte contre son ancien parti pour "diffamation", mais aussi contre le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, pour "injures publiques".
Dans la foulée des révélations de Mediapart, le candidat à la présidence des Républicains avait qualifié dans un tweet l'édile ligérien "d'ignoble". "Ce donneur de leçons montre le visage terrifiant de la pire des abjections", avait-il encore fustigé quelques mois après que Perdriau eut dénoncé la dérive droitière du candidat à la primaire en amont de la présidentielle. Ces critiques visant Eric Ciotti mais aussi Valérie Pécresse avaient déjà coûté à Gaël Perdriau ses responsabilités de vice-président des Républicains en décembre 2021.
Le scandale a poussé Gaël Perdriau à limoger son directeur de cabinet Pierre Gauttieri puis à prendre du recul dans ses fonctions à la mairie et à la présidence de la Métropole, sans pour autant renoncer à ses mandats. Un de ses adjoints, Samy Kéfi-Jérôme, a quant à lui présenté sa démission.
avec AFP