Antoine Vermorel-Marques, député LR de la Loire, a déposé une proposition de loi pour interdire l'importation de certains produits agricoles. Il entend ainsi dénoncer une "concurrence déloyale".
C'est l'une des revendications fortes des agriculteurs qui expriment leur colère partout en France depuis une semaine : les normes qui leur sont imposées. Dans une interview au journal Le Figaro publiée ce vendredi 26 janvier 2024, le député LR de la Loire, Antoine Vermorel-Marques, annonce avoir déposé une proposition de loi pour interdire l'importation de produits agricoles qui ne respectent pas les normes imposées en France aux agriculteurs.
Le député LR de la Loire Antoine Vermorel-Marques dépose ce vendredi une proposition de loi visant à imposer la réciprocité des normes. Il défend cette mesure de fermeté pour lutter contre une concurrence déloyale, source de la colère agricole.
— Le Figaro (@Le_Figaro) January 26, 2024
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"10 milliards d'euros de manque à gagner
"Au nom de la stricte réciprocité, nous proposons d'interdire d'importer ce qui est interdit de produire en France", affirme le député. Antoine Vermorel-Marques dénonce ainsi une "concurrence déloyale" qui représente un "manque à gagner" pour les agriculteurs français de "10 milliards d'euros", selon ses estimations.
Avec sa proposition de loi, l'élu de la Loire vise "la viande nourrie à la farine animale, aux céréales OGM d'Ukraine" et "les tomates du Maghreb, traitées au dichloropropène, substance potentiellement cancérigène interdite depuis 15 ans en Europe". Antoine Vermorel-Marques est soutenu, dans sa démarche, par le patron des Républicains, Eric Ciotti, et celui du groupe LR à l'assemblée, Olivier Marleix.
Loi Egalim : "C'est comme si on jouait au foot sans arbitre"
Aux yeux du député LR, l'article 44 de la loi Egalim sur le partage de la valeur entre acteurs de la chaîne alimentaire française, est "inopérant". Il "cible les vendeurs et non les importateurs", déplore Antoine Vermorel-Marques, qui rappelle que son parti n'avait pas voté le texte de 2018. Il faut "responsabiliser les gros (et) fixer des sanctions, ce que ne fait pas la loi Egalim", affirme-t-il encore.
"On a inscrit un principe fort dans la loi, mais on n'a pas mis de sanction. C'est comme si on jouait au foot sans arbitre", ajoute-t-il.
Depuis plusieurs jours, des agriculteurs manifestent pour notamment dénoncer la concurrence déloyale avec les pays qui vendent leurs produits en France et n'ont pas à respecter les mêmes normes qu'eux.