Covid 19 , un an après : Charles et Billal, engagés "sans hésitation" dans la réserve sanitaire à Saint-Etienne

Il y a un an, le pays tout entier se confinait pour faire face à la pandémie de Covid19. Retour sur cette année avec deux jeunes soignants, un infirmier tout juste diplômé et un futur médecin. Ils se sont très vite engagés dans la réserve sanitaire pour prendre part à l'effort collectif.

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Charles Astor est jeune diplômé, infirmier en réanimation. Billal Boulamail prépare le concours d'interne en médecine. L'an dernier, alors que le confinement est déclaré sur l'ensemble du territoire et que leurs cours sont suspendus, Charles et Billal n'hésitent pas. Ils s'engagent dans la réserve sanitaire pour aider, dans la mesure de leurs moyens et de leurs compétences. Les deux jeunes gens sont à peine âgés de 22 ans. 

"Je me suis tout de suite engagé dans cette réserve. J'ai proposé mon aide. Je voulais pouvoir aider, je voulais aussi pouvoir m'en souvenir plus tard. Ma vocation est d'être médecin et un médecin se doit d'aider son prochain", explique Billal, étudiant en 5e année de médecine. Même conviction chevillée au corps pour le jeune infirmier. "C'était une évidence de donner un coup de main. Peu importe l'affectation, que ce soit en réanimation, en salle de naissance, dans un service de médecine ou de chirurgie classique. On a un rôle à jouer même si on est étudiant. On a nos connaissances, notre savoir, nos bras, nos jambes et on peut très bien aller donner un coup de main dans les services", assure Charles. 

Un an après... que reste-t-il de leur engagement ?

Aujourd'hui, Charles n'aide plus mais il travaille. Selon les besoins, le jeune infirmier passe de la réanimation classique à la réanimation "spéciale covid". A jamais, ce soignant se souviendra de son premier patient covidé. Il n'oubliera pas non plus la pression intense qui régnait dans l'hôpital. "Il fallait réorganiser les stocks de médicaments, de quoi envoyer les prélèvements sanguins... C'est toute une réorganisation qui a été très compliquée", raconte le jeune homme. L'ancien étudiant infirmier avait aussi le sentiment d'être plongé dans le flou le plus total. "Le souvenir le plus marquant, c'est travailler dans ce secteur Covid : on ne sait pas trop dans quoi on s'engage, ce qu'on va soigner, comment on va le soigner et comment ça va évoluer", explique-t-il.

Des souvenirs difficiles, Billal aussi en a gardé quelques-uns. Entre ses révisions et ses stages, il est venu en renfort au centre de régulation du Samu, débordé pendant la première vague du Covid. L'étudiant en médecine a dû gérer de nombreux appels de détresse. Et il a été marqué par certains de ces appels et le caractère soudain et brutal des symptômes. Et l'étudiant a déjà les réflexes de la profession à laquelle il se destine. "C'est vraiment la détérioration assez rapide de personnes qui pourtant étaient en bonne santé et qui allaient bien. Du jour au lendemain, elles ont commencé à perdre en saturation, à cyanoser, à avoir les extrémités bleues, à être fatiguée... c'est vraiment ce qui me perturbe le plus, c'est ce caractère inattendu".

Le sentiment d'avoir grandi... très vite

Un an après, les deux jeunes ont le sentiment d'avoir changé et d'avoir grandi. Si cette interminable crise sanitaire les a fait gagner en maturité, leur a aussi fait perdre leur légèreté et l'insouciance propre à leur jeune âge. La crise sanitaire et ses contraintes n'en finissent pas d'affecter le moral. "C'est quelque chose qui devient pesant, qui devient lourd alors je respecte toujours les différentes consignes. Mais on a ce besoin social. On a un travail qui nous prend énormément, on a envie aussi d'extérioriser, de pouvoir faire autre chose... ça commence à être long, au bout d'un an", déplore Charles. Pesante également l'absence de perspectives et de sortie du tunnel. "Encore aujourd'hui, ce qui me frustre, c'est qu'on a du mal à se projeter, à percevoir ce qu'il arrivera demain, c'est déstabilisant pour une personne ordonnée..." explique Billal. 

Peu importe les difficultés, si ces deux jeunes ligériens devaient rempiler et s'investir dans la réserve sanitaire, ils n'hésiteraient pas. D'ailleurs, tous les deux poursuivent leur engagement. Billal participe activement aux campagnes de dépistage Covid et Charles continue le secourisme. Tant qu'il le faudra ! 

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