Saint-Etienne parie sur son mercato pour se sauver. Saint--Etienne, 20e et dernier de Ligue 1, qui reçoit Montpellier ce samedi 5 février au stade Geoffroy-Guichard (17h00), a recruté sept joueurs cet hiver pour tenter d'arracher le maintien. Mais des doutes subsistent sur le niveau réel de ces arrivants.
L'expérience des recrues, et leur maîtrise du français, ont dicté les choix des décideurs à l'heure de renforcer l'équipe stéphanoise, qui accuse quatre longueurs de retard sur Metz, 18e et barragiste.
"Nous sommes contents du résultat mais nous serons jugés à la fin de la saison. Nous avons fait avec les moyens que nous avions", a reconnu le nouveau coordinateur sportif Loïc Perrin (36 ans), ancien capitaine des Verts, évoquant "des paris sur des joueurs revanchards qui ont tout à gagner s'ils obtiennent le maintien".
Le club ligérien, relancé après sa victoire à Angers (1-0) le 26 janvier, espère, avec ce recrutement, s'en sortir comme au printemps 2018 avec Jean-Louis Gasset.
Nommé en décembre 2017 alors que l'ASSE était 16e après l'échec de l'Espagnol Oscar Garcia et celui de son remplacement par l'inexpérimenté Julien Sablé, Gasset avait été très impliqué dans un recrutement réussi mais onéreux.
Le milieu défensif Yann M'Vila, les défenseurs Mathieu Debuchy et Neven Subotic ainsi que l'ailier Paul-Georges Ntep avaient été engagés. Et l'attaquant Robert Beric, prêté à Anderlecht en début de saison, avait été rapatrié.
Des moyens limités
Toutefois, le club, 7e au final puis 4e la saison suivante (2018-2019), a payé très cher, à l'époque, ce réaménagement en souscrivant un emprunt avec de forts taux d'intérêts qui pèse encore sur les finances de l'AS Saint-Etienne.
L'effort des actionnaires, qui ont remis le club en vente depuis avril 2021, n'a consisté cette année qu'à financer les salaires de ces recrues arrivées libres, sans aucune indemnité de transfert.
Ce sont donc des joueurs qui, parfois, n'ont pas joué depuis deux ans que les Verts ont engagé, comme l'attaquant Bakary Sako, un ancien de la maison (2009-2012) dont le dernier contrat au Paphos FC, un club chypriote, a pris fin le 30 juin 2020.
Les défenseurs Eliaquim Mangala (ex-Valence) et Joris Gnagnon (ex-Séville FC), ont quant à eux disputé leur dernier match il y a treize mois alors que l'attaquant Enzo Crivelli, prêté par le club turc de Basaksehir, n'a plus marqué depuis le 20 décembre 2020 et 45 matches.
Il n'était pas le premier choix qui se portait plutôt sur Jean-Philippe Mateta (Crystal Palace) alors que Beric, dont le retour des Etats-Unis a été envisagé, a trouvé une meilleure offre.
L'ailier Sada Thioub, prêté par Angers, n'avait disputé que deux minutes en championnat lors de la 1ère journée contre Strasbourg avant de rejoindre l'ASSE avec le gardien Paul Bernardoni, lequel apparaît comme la seule recrue solide et immédiatement opérationnelle.
L'arrière droit international malien, Falaye Sacko, prêté lui aussi, par Vitoria Guimaraes (1ère div. portugaise), devra s'adapter rapidement.
L’embarras du choix
Et comme l'encadrement stéphanois n'a pas réussi à se délester d'éléments peu performants, le club, dont le capital joueurs est faible, compte désormais 42 contrats professionnels dont 22 arrivent à terme au 30 juin.
Une situation qui implique que les joueurs libres au printemps peuvent déjà signer avec un autre club avec, pour conséquence, un investissement relatif de leur part.
A son arrivée, le nouvel entraîneur Pascal Dupraz, qui a succédé à Claude Puel le 14 décembre, avait noté les déséquilibres de l'effectif que ce mercato hivernal a tenté de corriger.
Néanmoins, les retours de la Coupe d'Afrique des nations du buteur tunisien Wahbi Khazri (7 buts), celle de l'attaquant gabonais Denis Bouanga mais aussi des Camerounais, Harold Moukoudi et Yvan Neyou, paraissent donner de meilleures garanties.
Et Dupraz a maintenant l'embarras du choix mais avec seulement seize matches à jouer, il lui faudra rapidement trouver la bonne formule.