Dans un communiqué publié en début de soirée, ce mardi 20 septembre 2022, le maire de Saint-Etienne explique avoir mis un terme aux fonctions de Pierre Gauttieri, son directeur de cabinet de la ville et de la Métropole, lié à l'affaire du chantage à la sextape.
L'information est tombée en début de soirée après 4 semaines de turbulence au sommet de l'équipe municipale de Saint-Etienne. Gaël Perdriau lâche son directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, pour être en accord avec sa majorité :
"Dans un souci de transparence, j'ai rencontré à l’issue de mon audition par les services enquêteurs, les élus du conseil de majorité de la ville de Saint-Étienne, de l’exécutif de Saint-Étienne métropole, et l’ensemble des maires au sein du bureau métropolitain."
Ce dernier a compris les enjeux de cette décision et l'a acceptée.
Gaël Perdriau, maire de Saint-Etiennecommuniqué de presse
Le maire de Saint-Etienne poursuit ses explications :
"Au terme de ces consultations, il m’est apparu nécessaire , afin de permettre au travail municipal et métropolitain de se poursuivre avec sérénité, de mettre un terme aux fonctions du directeur de cabinet de la ville et de la métropole. Ce dernier a compris les enjeux de cette décision et l'a acceptée."
Dans une dernière phrase, le maire rappelle la ligne qu'il conduit depuis le début de la polémique et sa sortie de garde à vue, à Lyon, le 13 septembre dernier :
'Je rappelle que Monsieur Pierre Gauttieri, comme moi et comme chacun de nos concitoyens, bénéficie de cette garantie essentielle de la démocratie qu’est la présomption d’innocence".
Depuis la garde à vue du 13 septembre
Le directeur de cabinet du maire LR de Saint-Etienne, Pierre Gauttieri, avait exclu de démissionner au lendemain de sa garde à vue dans le cadre d'une enquête judiciaire sur un chantage politique contre l'ex-premier adjoint de la mairie.
Le maire Gabriel Perdriau, avait lui aussi été placé en garde à vue dans le cadre des investigations sur le tournage et l'usage d'une vidéo tournée en 2014 dans laquelle on voit Gilles Artigues, son ex-premier adjoint et ex-député connu pour son engagement catholique, se faire masser par un homme dans une chambre d'hôtel à Paris.
" Ni le maire ni moi-même ne sommes les commanditaires de cette vidéo ", avait dit le directeur de cabinet dans un entretien diffusé le lendemain sur la chaine de télévision locale TV7. "Je suis serein par rapport à la suite des événements".
Pression populaire
Le lendemain des gardes à vue, une centaine de personnes manifestaient sous la pluie devant la mairie de Saint-Étienne pour demander deux démissions, celle du maire et de son adjoint à l'éducation, l'autre protagoniste de cette affaire.
Plusieurs élus locaux avaient déjà appelé le maire et son équipe à se mettre en retrait, tandis que LR lançait une procédure d'exclusion contre lui.
Il y a une semaine, le Medef de la Loire et trois autres organisations patronales ont publié un communiqué dénonçant "des pratiques en dehors de toute éthique républicaine et managériale".
Et depuis les voix n'ont pas cessé de s'élever pour demander le départ du directeur de cabinet impliqué dans les vidéos de chantage publiées par Médiapart, malgré ses excuses publiques.
L'affaire a éclaté fin août quand le site d'information a publié les confessions détaillées d'un ancien proche de l'équipe municipale sur un "barbouzage de mœurs" organisé selon lui à la demande du maire et de ses proches.
Le parquet de Lyon a ouvert une information judiciaire pour "atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions" après une plainte de Gilles Artigues.
Concernant des enregistrements audio accablants publiés par Mediapart, M. Gauttieri s'est dit "bouleversé de honte" par ses propres propos, prononcés selon lui "dans un instant de colère, d'égarement".
"J'ai une vidéo vous montrant le cul à l'air avec un mec. Ça ne vous dérange pas ? Le très catholique député Gilles Artigues très bon père de famille dans un truc comme ça?" dit-il dans cet enregistrement fait, selon Mediapart, au cours d'une rencontre en présence du maire en juillet 2018.
" Si le fait que j'aille en taule vous fait tomber parce que vous passez pour une vieille pédale sur le retour (...) je n'ai aucun problème ", dit-il dans un autre enregistrement datant selon Mediapart de novembre 2017.