Huit Gilets Jaunes ont été mis en examen, deux autres ont été écroués et une personne attend encore sa "sentence" après une série d’incendies de radars dans la Loire.
C’est lors d’un point presse, ce lundi 8 avril au matin, que le procureur de la République de Saint-Etienne a décortiqué les faits qui ont mené à l’interpellation de Gilets Jaunes du camp de Méons. Ils sont poursuivis pour « destruction en bande organisée du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes ». Il s’agit sans aucun doute du plus important coup de filet concernant la vague d’incendies de radars en France.
Tout a commencé dans la nuit du 31 janvier au 1er février. Des gendarmes sont envoyés sur des feux de radars à Cuzieu et Montrond-les-Bains. Les militaires filent ensuite vers Veauche, imaginant que le radar automatique du secteur a lui aussi été la proie des flammes. Finalement, ce n’est pas le cas, mais des pneus se trouvent autour de l’appareil. Les gendarmes décident donc de se faire discrets et patientent. Ils n’auront pas à attendre longtemps. Une voiture arrive, se gare à proximité du radar. Encagoulé, le passager descend et asperge les pneus d’essence. Un geste qui permettra de justifier son interpellation. Le conducteur, lui, prendra la fuite avant d’être identifié et arrêté le lendemain.
Lors des auditions, les deux suspects, de 22 et 28 ans, ont reconnu les faits, ajoutant à leur « tableau de chasse » le radar de la RN88 à Saint-Etienne. Ils ont été placés en détention provisoire dans la foulée. L’un d’eux a depuis été libéré sous contrôle judiciaire.
L’enquête a aussi pris d’autres directions, car le « plan de destruction » des radars de la Loire ne pouvait être imputé qu’à ces deux hommes. Huit nouveaux Gilets Jaunes, âgés de 19 à 50 ans, ont ainsi été mis en examen début avril, dont le leader supposé du groupe qui a été écroué. Une neuvième personne, une femme, a été remise en liberté pour des raisons de santé et sera convoquée ultérieurement par le magistrat instructeur.
En résumé, deux personnes sont en prison, huit autres sont mises en examen et le sort d’une femme sera réglé plus tard.
Au cours de l'instruction, les enquêteurs ont découvert que les mis en cause avaient organisé une réunion préparatoire aux sabotages. Ils encourent des condamnations qui peuvent aller jusqu'à 10 ans d’emprisonnement, voire 20 ans si l’instruction appuie sur l’aspect criminel de leurs actes. La valeur à neuf d'un radar fixe est d’environ 50.000 euros.
Reportage Claire Exbrayat et Marie-Lou Robert
Intervenants : Commandant Thierry Cassagnes-Gourdon, Chef d'escadron de la compagnie de Montbrison / David Charmatz
Procureur de la République de Saint-Etienne /
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