Neuf membres d'un réseau familial de proxénétisme qui sévissait notamment sur Saint-Etienne,Lyon et Toulouse, ont été interpellés simultanément la semaine dernière dans ces trois métropoles, a annoncé lundi le parquet de Saint-Etienne.
"Placés en détention provisoire, les chefs de réseaux, deux frères de 32 et 24 ans, qui ont demandé un délai pour préparer leur défense, seront présentés mardi au juge des libertés et de la détention de Saint-Etienne", a indiqué lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz, qui requiert leur incarcération.
L'interpellation des membres de ce réseau familial itinérant a eu lieu alors qu'ils avaient organisé une "session" à Toulouse pour une partie de la quinzaine de jeunes femmes, dont deux mineures, qu'ils exploitaient.
Le départ de l'enquête, en octobre 2018, a été provoqué par la défenestration d'une des victimes du premier étage d'une maison de Balbigny (Loire), d'où elle tentait d'échapper aux proxénètes violents.
Pierre Pascaud, chef du groupe de recherches interministériel (GIR) de Lyon, a estimé à près de 800.000 euros les gains de ce réseau sur les deux dernières années, avec une activité interrompue pendant plus de deux mois du fait du confinement.
"Les perquisitions ont permis la saisie de 165.000 euros en espèces et d'une très grande quantité de bijoux", a pour sa part indiqué Laurent Lesaffre, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Lyon.
Le parquet stéphanois a souligné que les deux délinquants connus de la justice à la tête de cette organisation avaient enrôlé leur mère, agent hospitalier, ainsi qu'une tante et une cousine, elle-aussi inséré socialement avec une activité salariée, pour s'occuper de la logistique, notamment faire les réservations des appartements loués à la semaine pour les prostituées.