Deux sportifs originaire de la région, le champion du monde de décathlon drômois Kevin Mayer et le basketteur international originaire de Saint-Etienne, Alexis Ajinça réagissent après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans. L'émotion a dépassé les frontières des Etats-Unis.
La mort de George Floyd, Afro-Américain et père de famille de 46 ans, à Minneapolis, suscite énormément de réactions en ligne. La vidéo a fait le tour du monde : elle montre le policier Derek Chauvin poser son genou sur son cou pendant 8 minutes et 46 secondes sur le cou de George Floyd au cours de l'interpellation. George Floyd est mort asphyxié. Le policier blanc a été inculpé pour homicide involontaire mais aux Etats-Unis la colère ne retombe pas.
Parmi les messages de soutien ou les demandes de justice figurent ceux de sportifs de renommée mondiale, comme Tiger Woods ou encore Lewis Hamilton. Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, l'athlète Kevin Mayer et le basketteur Alexis Ajinça ont aussi réagi sur les réseaux sociaux.
Une référence au coup d'éclat des JO de Mexico
Kevin Mayer, le champion du monde de décathlon, a réagi aux événements qui font l'actualité aux Etats Unis après la mort de George Floyd, en postant une célébre photo sur son fil twitter. Le cliché myhtique qui date des Jeux Olympiques de Mexico de 1968 montre les athlètes américain Tommie Smith et John Carlos, poings levés pour dénoncer le racisme.Ce 17 octobre1968, quatre ans après le Civil Rights Act et alors qu'une vague d'émeutes envahi le pays après l'assassinat de Martin Luther King, deux des trois vainqueurs de l'épreuve du 200 mètres, le regard baissé, avaient brandi le poing ganté de noir pour dénoncer racisme et ségrégation à l'encontre des afro-américains aux Etats-Unis. Encore une réalité dénonce Kévin Mayer. Le champion drômois a posté la photo assortie d'une légende en anglais : "1968 - 2020. This shouldn’t be our reality anymore.", "1968-2020. Ceci ne devrait plus être notre réalité."
A l'époque, le geste des deux athlètes américains, considéré comme une attitude de défi, avait immédiatement provoqué un scandale. Malgré les performances et les médailles, les sanctions étaient aussitôt tombées pour Tommie Smith et de John Carlos, exclus du village olympique. Par la suite, les deux champions américains ont été interdits de compétition à vie. Menaces de mort, divorce, chomage, ils ont connu l'enfer dans leurs vies privées respectives.
1968 - 2020
— Kevin MAYER (@mayer_decathlon) June 1, 2020
This shouldn’t be our reality anymore...#blacklivesmatter pic.twitter.com/XC4rAxcvX1
#BLACKLIVESMATTER et appel aux sportifs
Le basketteur stéphanois Alexis Ajinca a également réagi à la mort de George Floyd. Ce mardi 2 juin, il publiait un tweet avec fond noir. Un mot d'ordre, le hashtag "#BlackOutTuesday" (le black-out du mardi). L'autre hastag qui circule sur les réseaux sociaux depuis la mort de cet homme de 46 ans : #BlackLivesMatter" (les vies noires comptent). Il a également été repris par le basketteur stéphanois.
#BlackLivesMatter #BlackOutTuesday pic.twitter.com/tlg8uFvq5m
— Alexis Ajinça (@AjincaAlexis42) June 2, 2020
Au micro de France Bleu, le sportif a fait part de son indignation après le drame de Minneapolis et la mort de George Floyd. Alexis Ajinca a notamment appelé le monde du sport à être solidaire, dans la rue ou sur les réseaux sociaux, pour donner l'exemple: "... il faut être tous solidaires (...). Parce que tout simplement, les jeunes qu'ils soient de n'importe quelle religion, de n'importe quelle couleur de peau, ils nous regardent, ils nous prennent comme modèle, comme idole. Je pense que c'est le moment de moment de montrer notre solidarité. C'est pas le problème d'une seule communauté, c'est le problème de tout le monde."
Fin 2018, l'international avait signé avec l'Asvel mais n'avait finalement passé que trois mois au sein du club de Jeep Elite. Alexis Ajinca est ensuite rentré avec sa famille, à Charlotte, à l'Est des Etats-Unis.
Des manifestations et des émeutes
Le drame indigne toute l’Amérique. De New York à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, des dizaines voire des centaines de milliers d’Américains manifestent depuis une semaine contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales. Ces violences ont parfois dégénéré en émeutes, conduisant plusieurs villes à mobiliser la Garde nationale et imposer des couvre-feux. De son côté, le président américain Donald Trump a promis lundi 1er juin de restaurer l'ordre dans le pays en proie à un déferlement de colère historique, menaçant de déployer l'armée pour faire cesser les violences.Les obsèques de George Floyd auront lieu le 9 juin à Houston, au Texas, sa ville d’origine. Derek Chauvin, qui a été inculpé d'homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal.