Une triangulaire au second tour des municipales à Firminy, dans la Loire. Face au maire sortant Marc Petit, ancien communiste, une liste de droite et une liste de gauche. En attendant le vote des Appelous le 28 juin, les trois têtes de liste débattent sur France 3. Débat conduit par Claire Exbrayat.
A Firminy, le maire sortant Marc Petit est en ballottage défavorable. Elu pour la première fois maire de Firminy en 2008, il brigue aujourd'hui un troisième mandat à la tête de la ville. Avec près de 17 200 habitants, Firminy est un bastion communiste depuis des années. C'est aussi la 4e ville du département de la Loire. Marc Petit parviendra-t-il à inverser la tendance et conserver son siège?
Enjeux à Firminy: la division à gauche pourrait profiter à la droite
Marc Petit doit affronter au second tour le candidat LR Julien Luya, arrivé en tête le 15 mars dernier avec un peu plus de 35% des voix. Ce dernier est conseiller municipal d'opposition depuis 2008. Il a reçu l'appui du candidat LREM Christian Bourbon. Crédité de plus de 15% au premier tour, Christian Bourdon a pourtant jeté l'éponge et appelé à voter en faveur du candidat de droite. Julien Luya part donc favori de ce second tour et beaucoup de voyants sont au vert pour le candidat encarté chez Les Républicains mais qui mène une liste de rassemblement de la droite. Il se dit d'ailleurs "serein" à l'approche du 28 juin. Il y a douze ans, en 2008, Marc Petit remportait la ville en battant Dino Cinieri dont Julien Luya n'est autre que l'attaché parlementaire. Ce même Dino Cinieri qui a perdu la ville en 2008.
Marc Petit est aujourd'hui en position délicate et sa réélection à la tête de la ville pourrait être compromise. Le maire sortant avait décidé de se représenter malgré une condamnation et son exclusion du Parti Communiste, divisant ainsi sa famille politique.
Ainsi, pour le deuxième tour, Anne-Sophie Putot, tête de liste L’Elan citoyen, a décidé de maintenir sa candidature face au maire sortant. Elle a été créditée de 15,58 % des voix au premier tour. La tête de liste, fonctionnaire territoriale de 34 ans, est également secrétaire de la section appelouse du Parti communiste. Sa candidature est soutenue par le PC mais aussi les autres forces de gauche.
Son maintien complique donc la tâche du maire sortant. Marc Petit a refusé sa principale condition à une union: son retrait de la tête de liste. Alors elle reste candidate, quitte à faire basculer la ville à droite... et déclarait récemment: "Ce sera Marc Petit qui sera tenu d'avoir fait perdre la gauche. Si il s'était retiré dès le départ, il y aurait une large union de gauche sur Firminy et une seule liste face à M.Luya."
Une campagne polluée par les ennuis judiciaires du maire sortant
Marc Petit a été condamné en février 2019 à une peine de prison avec sursis pour agression sexuelle d'une employée du conseil départemental du Puy-de-Dôme pour lesquels il a écopé d'une peine alourdie en appel à Lyon en novembre 2019 (6 mois avec sursis contre 1 mois en première instance). La condamnation de Marc Petit n'est toutefois pas définitive: ce dernier a formé un pourvoi en cassation. L'affaire remonte à juillet 2016, lors d'un déplacement à Istanbul à l'occasion du classement d'une partie de l'oeuvre de l'architecte Le Corbusier au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Elections sur fond de crise Coronavirus: la participation au 2e tour, la grande inconnue
Pendant trois mois, la campagne électorale a été suspendue pour cause de coronavirus et de crise sanitaire. Comme partout ailleurs, le confinement a laissé des traces. A Firminy, des masques mis à disposition par la région Auvergne Rhône-Alpes n'auraient pas été distribués assez rapidement par la mairie selon l'opposition qui a parlé de "calcul politique". Le maire sortant a de son côté dénoncé une controverse inutile...
Reste la grande inconnue de ce 2e tour des élections municipales: quelle sera la participation le 28 juin? Les Appelous seront-ils nombreux à se rendre aux urnes? Le 15 mars dernier, Firminy n'a pas échappé à la tendance avec une abstention record: à peine un tiers des inscrits se sont déplacés pour aller voter. La cause selon le maire sortant de sa deuxième place.
Les trois candidats sur l'antenne de France 3 Rhône-Alpes. Un débat mené par Claire Exbrayat.
Les invités du débat
Marc PETIT - Liste "Ensemble pour Firminy"
Anne-Sophie PUTOT - Liste "Firminy : l'Elan Citoyen"
Julien LUYA - Liste "Union pour Firminy 2020"
Les thèmes abordés durant le débat
►Les candidats à la veille du 2e tour : état d'esprit
En cas de réélection, Marc Petit se maintiendra-t-il en poste, quel que soit l'issue de ses démêlées judiciaires? "Oui, j'ai déjà répondu," déclare le maire sortant sans autre commentaire.
Question à Anne-Sophie Putot: pourquoi ne s'est-elle pas désistée en faveur de Marc Petit alors qu'elle arrivait en troisième position à l'issue du premier tour des municipales? La candidate de la liste de gauche fait une mise au point: "Aujourd'hui, notre liste de large rassemblement de la gauche, est la seule liste de gauche à Firminy aux vues des affaires judiciaires de M.Petit. Dans ces affaires de quoi parle-t-on? On ne parle pas de détournements de fonds ou d'abus de biens sociaux, on parle de s'attaquer de l'intégrité d'une personne. On ne peut pas s'autoproclamer de gauche quand on est accusé par deux fois de tels faits."
Une division à gauche fait les affaires de la droite qui pourrait récupérer la ville. Julien Luya, qui entend conduire une liste de large rassemblement, "bien au-delà de la droite", se place d'emblée au-dessus de la bataille politique: "mon objectif est de ré-enchanter Firminy, pas de lui donner une couleur politique particulière; Dans mon équipe, il y a des gens de toutes sensibilités"... avec "des valeurs qui dépassent largement les clivages politiques traditionnels."
►Priorité à l'économie
Après deux mois de confinement, près de 50% des commerces ligériens se retrouvent avec une trésorerie en situation de grande fragilité, selon la CCI de la Loire. Quelles seront les actions des candidats pour soutenir l'économie locale.
►Les premières mesures d'aides après la crise
Marc Petit a prévu des suppressions de droits de place et de terrasse jusqu'à la fin de l'été, mais avant d'évoquer les mesures, le maire sortant met d’emblée en avant son bilan économique:
Nous avons la chance à Firminy d’avoir un tissu économique à la fois commercial et artisanal, et au niveau des entreprises, extrêmement important, avec un rayonnement fort. C’est l’un de nos atouts ; on a réussi à le préserver et même à le développer, puisque de 2014 à 2020, le nombre de commerces et d’artisans a augmenté contrairement à d’autres villes.
Le maire sortant ajoute que la zone économique du Pinay vient d’être terminée "avec 125 emplois". "On va continuer à se battre pour préserver ce tissu et le développer". Marc Petit confirme la première mesure prise en faveur du monde économique: une exonération des terrasses pour les cafés-restaurants, commerces; exonération aussi pour les forains alimentaires et non-alimentaires… Autre mesure forte de soutien décidée à la demande de l’association "Les vitrines de Firminy": le financement total de l’achat de matériel de protection, masques et gants, plexiglas. Le maire sortant sur l’écoute et le partenariat avec les acteurs économiques.
Interrogée sur les mesures économiques urgentes à mettre en place en faveur des commerces locaux, Anne-Sophie propose confusément "d’agir essentiellement sur la taxe foncière" mais glisse aussitôt sur le terrain social en évoquant l’aide à apporter aux familles en grande précarité financière après le confinement: "on proposait que les cantines scolaires et centres de loisirs soient gratuits". Revenant sur le soutien aux commerces, Anne-Sophie Putot indique: "on avait fait des propositions le 7 mai, elles avaient été envoyées à la majorité, on n’a pas eu de retour... dans notre programme nous avions proposé des boutiques éphémères." Et de conclure: "s'il y avait eu plus de boutiques éphémères aujourd’hui à Firminy, les loyers auraient pu être suspendus tout le temps de la crise et même au début de la reprise. Malheureusement, il n’y en a qu’une à Firminy aujourd’hui."
Julien Luya, c’est le pragmatisme qu'il met en avant avec" un programme qui est toujours évolutif " pour faire face à la crise. "D’abord il y a l’urgence, il faut agir tout de suite pour ceux qui sont en difficulté. On rencontrera les acteurs économiques de la commune et les acteurs du tissu commercial pour leur demander de quoi ils ont besoin. Ensuite, il faut des aides d’urgence, des aides directes à l’investissement…" Pour le candidat, il est important d’aller au contact des commerçants "qui forment l’attractivité de notre commune". "On va lancer un plan terrasses aussi pour cafetiers et restaurants, pour investir l'espace public plus largement sans surcoût, sur les droits de place… "
Enfin, le candidat de droite insiste: "on peut aussi agir tout de suite sur l’urbanisme pour rendre notre ville plus belle et ainsi faire revenir les clients qu'on a perdu". Le candidat évoque des actions, à court terme, pour faire revenir les habitants de proche Haute-Loire ou de la région Stéphanoise, "des clients qui ne viennent plus sur Firminy". "Si on arrive à rendre notre cadre de vie plus agréable, on aura des bienfaits important au niveau économique"
►Taxe foncière des entreprises : règlement de comptes à gauche
Marc Petit réagit tout d'abord sur la taxe foncière et répond à Anne-Sophie Putot : "notre adjoint aux finances l'a dit clairement lors du dernier conseil municipal, ce n'est pas sérieux!" A l'adresse de la candidate de gauche : "est ce que vous savez quel est le montant payé de taxe foncière payée par les commerçants, artisans, TPE ?"
Réponse verte de la candidate rouge:
"Non! Monsieur Petit, je ne suis pas votre élève, je sais que vous êtes un professeur d'économie, vous nous sortez des chiffres à tout bout de champ ! Non! Je ne suis pas élue, je ne connais pas le chiffre que vous me demandez ! Mais avec vous, rien n'est jamais possible ! C'est comme la voie verte, c'était pas possible!"
La tension entre les deux candidats est palpable. Le maire sortant ne se démonte pas et s'en suit un échange vif...
"1,2 million d'euros, vous vous rendez compte ? Ce n'est pas sérieux," répond Marc Petit. "On ne vous demande pas de supprimer la taxe foncière, mais d'agir dessus, de la réduire," réplique Anne-Sophie Putot vivement. Et Marc Petit dégaine le principe de réalité : "Comment vous faîtes? Vous augmentez les impôts? Vous supprimez des services publics?" "Non, je vous demande de les baisser, la taxe foncière est un impôt!" réplique Anne-Sophie Putot.
Dialogue de sourds, le divorce à gauche est consommé.
►L'attractivité de Firminy et Parc des Etoiles : Marc Petit sur la défensive
Et sans prêter plus d'attention à son adversaire de gauche, Marc Petit enchaîne sans respirer et sans transition avec une réponse à Julien Luya sur la baisse de fréquentation de la ville par les visiteurs venus des alentours : "Il y a encore d'habitants de proche Haute-Loire, de Saint-Etienne qui viennent... On garde une attractivité très forte!" explique le maire sortant, sur la défensive. Une attractivité qu'il explique notamment par la gratuité du parking et la zone bleue.
"On a près de 500 commerces et artisans sur notre ville, c'est énorme...On est toujours un pôle attractif, bien au-delà de l'Ondaine. Il faut conforter ces atouts, les renforcer." Et d'évoquer une nouvelle zone économique au niveau du parc des étoiles, avec un investissement de 7 millions d'euros, 4 bâtiments qui vont prochainement sortir de terre et au moins 50 emplois à la clef. Projet retardé par le confinement.
On a des projets, on est à l'écoute des commerçants et professionnels et on veut contribuer à renforcer cette attractivité, au-delà de l'Ondaine, sur Saint-Etienne et sur une forte partie de la Haute-Loire
"Firminy est attractive, en partie encore. Il ne faut pas caricaturer mes propos M.Petit," réplique Julien Luya. "Je n'ai pas dit que Firminy était sur une pente insurmontable. Évidemment, on va remonter cette situation après ces douze ans difficiles." Attaque directe. Et le candidat de la droite rebondit sur le parc de l'Etoile : "le genre d'erreur qui a été commises ces dernières années. Déjà, c'est Saint-Etienne Métropole qui pilote le projet. Monsieur Petit s'attribue tout, mais ça on a un peu l'habitude."
Occasion manquée pour le candidat de droite : "ce qui était prévu au début, c'était de l'artisanat, et on aurait pu faire un lien avec Le Corbusier, par exemple. On avait des idées sur l'artisanat d'art, des choses qui auraient pu générer de l'emploi sans venir en concurrence directe avec notre commerce de centre-ville".
"Monsieur n'est pas très honnête dans sa présentation. Aujourd'hui, on va se retrouver avec une brasserie, une pizzeria ... qui n'étaient pas prévues à la base et qui vont venir en concurrence directe avec les commerces de centre-ville et qui vont paupériser un peu plus notre centre-ville... ce n'est pas en venant gonfler la périphérie qu'on va renforcer l'attractivité de sa commune; il faut un développement harmonieux.
"C'est faux !" martèle Marc Petit.
►La sécurité en question à Firminy
Rodéos, vols, trafic de drogue et incivilités... durant le confinement, les actes de délinquance n'ont pas cessé. Si la délinquance a baissé en 2019, ces faits n'en finissent pas de ternir l'image de marque de la ville ... comment en venir à bout? Les trois candidats ont leurs recettes.
►prévention, sanction et répression : le triptyque de la sécurité à Firminy ?
Pour Anne-Sophie Putot, il faut miser sur la prévention et d'ajouter "on veut bien augmenter les effectifs de la police nationale. Pour nous, la sécurité est une fonction régalienne. Mais cette police municipale, elle existe. Nous allons la garder mais nous allons complètement réorienter leurs missions, uniquement vers la prévention au sein des parcs et dans la rue". Des missions réorientées sur le terrain en lien avec les travailleurs sociaux et la police nationale.
La candidate tient à préciser: "on n'oppose pas prévention et répression et c'est ce qui nous démarque des autres listes." Et de pointer du doigt des faits d'incivilité en hausse et un paradoxe : "les chiffres de la délinquance baissent car les citoyens ne vont plus porter plainte au commissariat".
La candidate ne manque pas de fustiger au passage la vidéosurveillance et l'escalade sécuritaire à laquelle elle va conduire. Pas de machine à la place des hommes, c'est le credo de la candidate dont le programme entend miser sur la prévention et l'action au long terme. Son constat : "il y a trois travailleurs sociaux aujourd'hui à Firminy pour 17 000 habitants. Ça ne suffit pas." Ce qu'il faut aussi selon la candidate : "plus de services publics, donc plus de policiers nationaux pour régler ces faits de délinquance".
Réaction de Marc Petit qui note que toutes les villes, même de quelques centaines d'habitants, urbaines ou rurales, sont confrontées à des faits de délinquance. Parfois le fait "d'une poignée de personnes", selon le maire sortant.
Pour l'ancien communiste, il faut renforcer la prévention mais pas seulement. Et d'insister sur l'utilité des caméras de surveillance. Selon le maire sortant, volet répressif et sanctions financières ou condamnations sont essentiels. "Il faut renforcer notre police nationale. Malheureusement, avec Messieurs Cinieri et Luya, il y a eu du temps de M.Sarkozy, la suppression de 12 469 postes de policiers et gendarmes. On hérite de ça partout en France. C'est catastrophique !" Un manque qui a conduit à la création d'une police municipale, explique Marc Petit qui prévoit pour le prochain mandat de développer les effectifs de policiers municipaux.
► Manque de moyens, d'actions et de présence sur le terrain: pluie de critiques sur le maire sortant
Je suis d'accord avec le début de l'analyse de Marc Petit. La réponse doit être duale: il faut un axe préventif, il faut un axe répressif. Mais sur ce que j'ai pu observer ces dernières années, sur les deux axes c'est un échec complet. On ne répond pas aux exigences minimum d'une population, c'est à dire de vivre en sécurité; Dans certains quartiers, les gens ont peur. Même quand des élus sont là, le soir à partir de 19H - 20H, les gens sont pressés de rentrer chez eux, car l'équipe de dealers d'à côté s'est mise en place pour la soirée ... l'ambiance dans certains quartiers fait froid dans le dos. L'axe préventif est important mais assez peu opérant sur certains...
Nouvelle charge de la part du candidat de droite: "un maire, un adjoint à la sécurité doit mouiller la chemise, il doit être présent sur le terrain !" Quid de la présence du maire actuel dans les quartiers, "le soir on le voit plus", auraient rapporté des Appelous à Julien Luya qui s'engage à se déplacer même "le soir" dans certains quartiers de la ville. "J'ai dit je viendrai ! Il faut être là quand les problèmes se posent et provoquer cette autorité, pas simplement rehausser les effectifs de la police municipale, ce qu'on fera! Il faut aussi réorienter leurs missions, élargir la plage horaire, les faire travailler de nuit... parce qu'aujourd'hui ce n'est pas le cas". Marc Petit conteste ce dernier point.
Et à l'adresse d'Anne-Sophie Putot qui se positionnait en faveur d'une augmentation du nombre de policiers nationaux, Julien Luya commente: "l'Etat est à l'os. On a obtenu sept postes (de policiers sur la vallée de l'Ondaine...) mais ils vont juste remplacer ceux qui s'en vont, les départs par mutations ou les départs par retraite." La recette du candidat de droite :
"On va devoir mouiller la chemise personnellement pour assurer la sécurité de nos concitoyens!"
Procès en inaction, le maire sortant s'emporte et répond par promesses non tenues de la part de l'Etat: "on devait avoir 2 policiers nationaux le 8 juin, c'est la promesse qui nous avait été faite. Malheureusement, on ne les a pas eus. Je lance de nouveau un appel solennel, il est grand temps que le gouvernement respecte ses engagements... Belles promesses ou pas, je me battrai jusqu'au bout et on a le soutien du préfet de la Loire qui reconnait ce sous-effectif lié à la décision votée avec l'accord à l'époque de M.Cinieri et le soutien de Julien Luya !"
Sans transition, sur l'absence d'une politique de prévention, Anne-Sophie Putot fait aussi le procès du maire sortant: "Monsieur Petit nous parle maintenant de prévention, d'éducateurs. Vous aviez douze ans pour le faire. Il y en a trois. Vous avez sacrifié deux générations de jeunes." Et la candidate de gauche vient ajouter pour finir:" Quant à votre présence, des élus m'ont rapporté qu'il était très difficile de vous joindre en cas de crise et en cas de problème."
Marc Petit se contente d'un "n'importe quoi!"... "Les inondations à Firminy, il a fallu aller vous chercher chez vous!" assène la candidate de gauche. "N'importe quoi!". "N'importe quoi!".
Julien Luya revient sur le débat et sur la prévention et le "besoin de tout reprendre à zéro pour être efficace" : le candidat s'interroge sur la fermeture à 18h du centre social de la place des abattoirs. Fermé pour cause de confinement.
►Développement urbain et rénovation
Faut-il transformer le centre-ville pour développer son attractivité ? Certains habitants et adversaires politiques reprochent au maire sortant son manque d'ambition en matière d'urbanisme. Réponse de Marc Petit. "Alors ils ne connaissent pas notre programme. J'ai pu obtenir l'OPAH RU (Opération programmée habitat renouvellement urbain). On a pu obtenir 6,6 millions d'euros d'aide extérieure; plus de 4 millions sont prévus en direction des propriétaires privés." De l'argent pour aider à l'isolation thermique, à la rénovation... de bâtiments anciens. Le programme prévoit aussi des préemptions. "On a obtenu les financements," confirme le maire sortant.
Quelles propositions de la candidate Anne-Sophie Putot? "On veut réinventer le centre-ville pour en faire un centre-ville où il fait bon vivre, pour attirer la clientèle." Mais autres points forts du programme : le développement des modes voies doux, revoir les sens de circulation. Pour la candidate de gauche, il est aussi important de ne pas oublier les quartiers périphériques, évoquant le boulevard Fayolle qu'il faut aussi "embellir". Première rénovation: celle du parc OPH. "
Il faut arrêter de construire du nouveau, rénover l'ancien et surtout mettre en oeuvre des rénovations énergétiques".
Julien Luya, de son côté, veut "ouvrir le centre-ville" qu'il juge "trop sclérosé où il n'y a pas de marge de manoeuvre, ne serait-ce que pour les modes de déplacement doux ou de nouveaux parking" et qui manque d'attractivité. "La préemption commerciale fait partie de notre programme". Il ironise : "il y a quelques années c'était un gros mot dans la bouche de Monsieur Petit, je vois qu'il a évolué". Et de critiquer le projet du sortant à propos de la Place du Breuil, jugé peu ambitieux et considéré par le candidat de droite "comme un transfert de places de parking".
Et sur l'OPAH RU, Julien Luya ne manque pas de minimiser le rôle du maire sortant qui dit-il "s'accapare une décision prise par un exécutif métropolitain auquel il n'appartient plus puisqu'il a été démissionné suite à ses affaires judiciaires, d'une gravité importante .... L'OPAH RU, ce n'est pas une décision que Monsieur Petit a arraché, c'est plutôt une décision d'un exécutif qui l'a mis de côté. Il faut rétablir certaines vérités," Le candidat reconnaît toutefois qu'il faut se servir de cet outil qui "a une puissance financière importante de plus de 6 millions d'euros".
"C'est le moment de prendre des risques et de prévoir le Firminy de demain. Il faut aussi mener une réflexion sur les entrées de ville"
"Monsieur Petit, arrêtez de vous vanter... l'argent que vous êtes allé chercher, Moi ou Monsieur Luya, on serait allé le chercher aussi. Métropole finance donc je ne vois pas pourquoi Monsieur Petit se vante d'avoir acquis une telle somme, " Anne-Sophie Putot revient sur les attaques adressées au maire sortant par son adversaire de droite. Et ce dernier enfonce le clou, "il est vrai que la politique du logement appartient aujourd'hui en compétence à Saint-Etienne Métropole".
Marc Petit répond "méconnaissance des dossiers" : "On s'est battu pour obtenir 6,6 millions d'euros. On s'est battu, on est la seule ville de métropole à ne pas être en quartiers géographie prioritaire et à avoir l'ANRU". Sur les logements sociaux, le maire répond aussi : "on a acté 40 millions d'euros de travaux".
►L'écologie: comment rendre la ville plus verte ?
Quelle sera la priorité de chaque candidat en matière d'environnement ?
Pour Anne-Sophie Putot, priorité au développement des pistes cyclables et de la voie verte entre Firminy et la Haute-Loire. Elle soutient aussi l'initiative "les incroyables comestibles" : "on plantera partout où c'est possibles des végétaux comestibles. Des éco-délégués seront élus dans les quartiers.'
Pour Julien Luya, "il faut changer de regard". Il faut créer des modes de déplacement doux en connexion avec les voies vertes. Il faut agir sur l'éducation.
Pour Marc Petit, "nous avons été la première ville de la Loire a être en transition écologique et sociale". Objectif : parvenir d'ici 2026 à ce que 75% des produits dans les cantines scolaires soient bio et en circuit court.
Anne-Sophie Putot veut inciter les Appelous à prendre le vélo. Pour Marc Petit, la municipalité a déjà oeuvré dans ce sens, en créant notamment des pistes cyclables et en ayant mis en place un système de location de vélos à assistance électrique...
Le 28 juin, les Appelous devront se prononcer en faveur d'un maire qui se veut "à l'écoute de tous", "en totale empathie" ou "à l'image de Théo Vial-Massa" (maire de 1971 à 1992)
Voir ou revoir le débat avec Claire Exbrayat
Rappels : les résultats du premier tour
A Firminy, le candidat Julien Luya (LR) est arrivé en tête du premier tour des élections municipales le 15 mars dernier avec 35,4% des voix. Le maire sortant Marc Petit, ancien maire communiste aujourd'hui sans étiquette, a recueilli 33,9% des suffrages.