Plan de sauvetage de Casino : accord avec la direction, les représentants du personnel retirent leur plainte en appel

Les représentants du personnel de Casino, qui avaient fait appel du plan de sauvegarde accélérée du distributeur en mars, se sont désistés ce mercredi 13 novembre, après avoir trouvé un accord total avec la direction, a indiqué dans la matinée l'intersyndicale à l'issue d'une audience devant la cour d'appel de Paris.

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Le 26 février dernier, le tribunal de commerce de Paris avait validé le plan de sauvegarde de Casino. Si les représentants des salariés avaient fait appel de cette décision en mars, c'est parce qu'ils estimaient insuffisantes les contreparties offertes au personnel dans le plan de sauvegarde accéléré dessiné par l'ancienne direction de Casino et ses repreneurs. Ce mercredi matin, la plainte a été retirée : les salariés de Casino se désistent de leur appel contre le plan de sauvegarde accéléré. Selon les représentants du personnel, la direction aurait reconnu qu'il manquait un volet social dans le plan de sauvetage initial. 

"Plus de raison de faire appel"

L'accord avec la direction actuelle "nous donne raison sur le fait qu'il n'y avait pas de volet social dans le plan initial", a réagi Didier Marion, le porte-parole de l'intersyndicale du groupe Casino. "À partir du moment où cela est reconnu" et qu'un volet social, qui avait fait l'objet d'un accord de principe entre les salariés et la direction fin juin, a bien été négocié, "il n'y avait plus de raison de faire appel", a indiqué Didier Marion.

Ce mercredi matin, l'audience de la cour d'appel de Paris a entériné l'accord sur lequel travaillaient les avocats depuis le mois de juin. "On est satisfait de la conclusion de l'affaire. On avait demandé des avancées sur le plan social. Dans le PSA, il n'y en avait pas. C'était pour celà que les salariés avaient fait appel. Aujourd'hui, les engagements ont été tenus, aussi bien du côté de la direction et des nouveaux propriétaires de l'entreprise que du côté des salariés," a estimé Didier Marion, porte-parole de l'intersyndicale du groupe Casino.

L'audience de ce mercredi matin était purement procédurale. Formellement, la cour d'appel doit encore rendre son délibéré la semaine prochaine, après avoir pris acte du désistement des représentants des salariés. Le délibéré scellera la fin de l'appel. Dans l'attente, la direction actuelle du distributeur n'a pas souhaité faire de commentaire ce mercredi.

3000 suppressions de postes

La fin de l'appel ne change donc rien aux suppressions d'emplois prévues. Quelle est l'étape suivante pour les salariés du groupe ? "La suite pour Casino, c'est l'enclenchement des PSE (plan de sauvegarde de l'emploi). Ils sont déjà lancés. Il y aura les suppressions de postes, telles qu'elles ont été engagées. Plus de 3000 suppressions de postes. D'autre part, le consortium est propriétaire de l'entreprise. Ce qui avait été validé en première instance est confirmé," a indiqué Didier Marion, porte-parole de l'intersyndicale du groupe Casino. 

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Didier Marion, délégué syndical du Groupe Casino, CFE-CGC. ©France tv

Concernant les suppressions d'emplois, l'annonce de la direction du groupe devrait intervenir jeudi matin. Les salariés seront informés dans la foulée lors de comités centraux.

La fin d'une époque

Né à Saint-Etienne il y a plus de 125 ans, le groupe Casino était devenu un mastodonte. Il comptait 200 000 salariés dans le monde fin 2022, dont 50 000 en France. Mais il avait grossi en s'endettant et, après avoir multiplié les cessions, il a dû restructurer sa dette dans d'importantes proportions. Le premier actionnaire et précédent dirigeant Jean-Charles Naouri avait alors dû passer la main. C'est le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés qui ont pris le contrôle du groupe.

Dans l'intervalle, Casino a cédé l'essentiel de ses hypers et supermarchés à ses concurrents Auchan, Intermarché ou encore Carrefour. Le distributeur emploie aujourd'hui moins de 30 000 personnes.

Il est recentré autour d'enseignes de magasins plus petits, Monoprix, Franprix, Vival ou Spar. Philippe Palazzi entend en faire un "champion de la proximité" en développant l'activité en franchise, un mode d'exploitation de magasin plus rentable pour les distributeurs qui n'ont alors pas à assumer certains coûts de fonctionnement. Philippe Palazzi devrait dévoiler vendredi 15 novembre, lors d'une conférence de presse à Paris, ses grandes orientations pour l'avenir de Casino.

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