"Un accord de principe" est en cours de définition avec les partenaires sociaux selon le directeur général Philippe Palazzi. Ce jeudi 27 juin, une audience avait lieu à la cour d'appel de Paris à la demande des salariés. La négociation du Plan de Sauvegarde de l'Emploi vient de franchir une étape importante. L’affaire sera examinée à nouveau le 25 septembre.
Coup de théâtre à la cour d'appel de Paris : après une première audience très animée le 5 juin dernier, direction et représentants du personnel se sont chacun réjouis ce matin d'un "accord de principe" concernant les modalités du PSE en cours. La négociation du Plan de Sauvegarde de l'Emploi vient de franchir une étape importante. Direction et intersyndicale espèrent "finir les négociations d'ici fin juillet", selon le directeur général Philippe Palazzi.
Accord "satisfaisant"
Philippe Palazzi s'est dit satisfait d'un "accord de principe avec les partenaires sociaux", notamment sur l'indemnisation dite supra-légale et sur les congés de reclassement. "On a trouvé un accord qui, je pense, est un bon équilibre, à la fois pour les salariés et pour le groupe Casino, pour des raisons économiques", a indiqué le Directeur général du groupe Casino. Philippe Palazzi s'est exprimé à la sortie d'une audience de la cour d'appel de Paris, qui examinait le PSE du groupe. Pour Philippe Palazzi, l'accord va "soulager les salariés" encore dans l'attente.
Le directeur a évoqué un accord portant notamment sur l'indemnisation dite supra-légale et sur les congés de reclassement dans le cadre du Plan de Sauvegarde de l'Emploi annoncé en avril, et qui pourrait concerner de 1 300 à 3 200 postes. "Les discussions ont été âpres mais cela s'est fait dans l'intérêt de l'entreprise et des salariés," a-t-il confié.
Philippe Palazzi n'a pas souhaité divulguer les détails de l'accord trouvé, précisant simplement qu'il ne concernerait pas les quelque 15 800 salariés qui ont changé d'enseigne et d'employeur à la suite de la cession par Casino de l'essentiel de ses grandes surfaces à ses concurrents Auchan, Carrefour, Intermarché.
Même satisfaction du côté des représentants des salariés. "On a agi pour que le minimum de départs contraints soient faits et pour une protection des plus fragiles. Que ceux qui vont rester soient dans des conditions de travail satisfaisantes. C'est dans cette optique qu'on a agi. Et cet accord nous satisfait", a également déclaré Didier Marion, Délégué syndical CFE-CGC, au nom de l'intersyndicale de Casino.
Procédure
Le plan de sauvegarde du distributeur était examiné ce jeudi par la cour d'appel de Paris, à la demande des salariés. En effet, en mars, les salariés avaient fait appel du jugement du Tribunal de Commerce de Paris validant la procédure de sauvegarde accélérée de Casino. Elle ne contenait pas suffisamment d’engagements sur le plan social.
Ce sauvetage, provoqué par l'endettement devenu insoutenable du distributeur et au terme duquel le groupe est tombé dans l'escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, ne respectait pas "le droit des procédures collectives" ni "les intérêts des salariés", avait estimé le comité social et économique central (CSEC) de Distribution Casino France (DCF).
"Volonté d'apaisement"
Le dirigeant, la directrice des enseignes Casino, les représentants du personnel, les administrateurs et mandataires judiciaires avaient été convoqués par la cour d'appel ce jeudi après une première audience, le 5 juin. A cette date, la cour d'appel avait estimé que les engagements sociaux de Casino et des repreneurs n'étaient "pas assez précis", et suggéré la mise en place d'une médiation, rejetée en bloc par DCF et les repreneurs - le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés, Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor.
Finalement, il pourrait y avoir une "volonté d'apaisement avec une renonciation réciproque à toute action" judiciaire au vu de l'accord trouvé, a expliqué à l'issue de l'audience de ce jeudi 27 juin l'un des avocats des salariés, Matthieu Boissavy. Il s'est réjoui de cet "accord concernant les mesures sociales en faveur des salariés, et notamment sur l'indemnisation supra-légale (supérieure au minimum exigé par la loi, NDLR) et les congés de reclassement".
L'audience en appel a été renvoyée, à la demande des salariés, et se tiendra le mercredi 25 septembre à 9h30, afin de laisser le temps de "formaliser" l'accord ainsi trouvé.
"Redresser les comptes"
Fin 2022, Casino employait encore quelque 200 000 personnes dans le monde, dont 50 000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs sont alors passés sous les 30 000 salariés avant même le PSE en cours de discussion. Des salariés qui travaillent dans les enseignes Monoprix, Franprix ou Vival.
Devant les actionnaires mi-juin, Philippe Palazzi a jugé "impératif de redresser très rapidement les comptes", et indiqué que la direction présenterait son "projet stratégique et (sa) trajectoire financière de manière détaillée et chiffrée cet automne". Dans l'immédiat, Casino dévoilera ses résultats du premier semestre 2024 le 30 juillet après Bourse.