En ce début des vacances de Pâques, quelques avions commerciaux décollent à nouveau de l'aéroport de Saint-Etienne. À l'arrêt depuis 2017, ces vols représentent une aubaine pour le syndicat qui gère l'infrastructure.
"On voulait trouver le soleil, quand on a su qu'il y avait un départ de Saint-Etienne, on ne s'est pas posé la question de savoir où on partait." Pour ce premier vol commercial à destination de la Crète, les passagers sont ravis. "On se repère facilement, on s'est garé à côté, c'est parfait".
Les vols commerciaux à bas coût reprennent doucement. Sept vols sont prévus cette année. Les clients du secteur sont soulagés, ils n'ont plus besoin de se rendre à Lyon-Saint-Exupéry, distant de 75 km. "On n'a plus besoin de partir des heures avant l'embarquement" explique ce passager.
"L'aéroport a tout d'un grand"
Le choix des destinations reste limité, mais c'est un début. L'activité reprend progressivement. "Les Ligériens souhaitent partir. L'aéroport ici a tout d'un grand". Philippe Gaillard est le gérant d'une agence de voyages, il se bat depuis des années pour faire vivre l'aéroport.
Les vols partent complets. Il faut y aller crescendo et ne pas mettre trop de vols dès le départ. Il faut redonner confiance aux clients. L'aéroport à sa place aujourd'hui. On sent l'engouement de la clientèle.
Philippe Gaillard, agent de voyages
Un aéroport à la peine
Depuis 2017, les vols low cost ne décollaient plus de Saint-Etienne, faute de rentabilité. Seuls les vols privés, les vols sanitaires et les petits avions de tourisme faisaient vivre la structure. Pendant des années, le conseil général de la Loire a massivement soutenu l'aéroport avec près de 1,5 million d'euros investis. Des élus d'opposition et des riverains dénoncent les dépenses publiques. "Il n'y a que quelques vols cette année. Ça ne vaut pas le coup de dépenser autant, ça n'amène aucune retombée", explique un opposant.
Mais pour la directrice de l'aéroport, cette reprise d'activité est un bon signal envoyé.
C'est un enjeu pour l'aménagement du territoire, un enjeu économique essentiel pour ce bassin de 700 000 personnes qui vivent à proximité. L'objectif, c'est d'avoir une structure aéroportuaire qui fonctionne et pour cela, on diversifie les activités.
Stéphanie Manuguerra, directrice de l'aéroport de Saint-Etienne
Le nombre de passagers serait en hausse de 30 % cette année par rapport à l'an passé.
Pour ces vacances de printemps, des voyages à moins de 900 euros tout compris étaient proposés pour un séjour en Crète, ils affichent complet.
Avec cette reprise des vols commerciaux, les clients semblent redécouvrir leur aéroport. Certains demandent déjà les prochaines dates prévues. Après la Grèce, de nouveaux vols pourraient être proposés à destination de la Scandinavie, du Monténégro et même de l'Égypte.