En 2019, le thème de la Biennale internationale du design de Saint-Etienne est « Me, You, Nous : créons un terrain d’entente ». Alors que l'organisation veut s’adresser à tous les publics, rencontre avec 3 Stéphanois, voisins de la cité du design, qui livrent leur regard sur l'événement.
Difficile de savoir comment la Biennale internationale du design dialogue avec les Stéphanois. Taxée parfois d’élitisme ou d’objet trop conceptuel, elle reste un événement majeur de la vie culturelle et symbolise une forme de renouveau de la ville de Saint-Etienne.
A deux pas de la cité du design, les habitants de la rue Borie sont aux premières loges pour suivre la manifestation. Ils n’ont qu’à traverser la rue pour se rendre à la Biennale et certains ont même, depuis leur balcon, la cité comme panorama. La Biennale est de l’autre côté de la rue, mais les riverains la traversent-ils facilement ? Nous avons rencontré trois habitants de l’immeuble, ils nous livrent trois points de vue contrastés à trois étages différents.
Danielle est concierge dans l’immeuble. Sa loge se trouve au rez-de-chaussée. Elle vit ici depuis 21 ans, elle s’occupe du bon fonctionnement de la copropriété. « Pas pipelette mais, si il faut aider, elle est là », voilà comment elle se définit. Depuis qu’elle habite en face de l’ancienne manufacture d’armes réhabilitée en cité du design, elle n’a jamais mis les pieds à la biennale. Elle se sent un peu éloignée de ce monde. Elle se promène souvent aux abords de la cité mais ne se doutait même pas que le rendez-vous débutait le 21 mars : « j’ai vu qu’ils mettaient des trucs, je pensais que quelqu’un d’important allait venir ».
Édouard, lui, est en quelque sorte un ambassadeur de cette biennale et de Saint-Etienne. Il souhaite en faire la promotion. Il vit au 4e étage. Ravi, depuis son balcon, de voir les festivités débuter, il est convaincu que l’événement participe au rayonnement de la ville. Ce grand voyageur qui connaît bien l’Asie est cette année particulièrement heureux que la Chine soit l’invitée d’honneur de la manifestation. Tous les 2 ans, il essaie de découvrir les expositions présentées et s’empresse de faire la communication de l’événement auprès de son entourage. Il aimerait que les organisateurs soient plus en lien avec les riverains de la cité : « nous sommes des points de relais ».
Marc, aujourd'hui retraité, est un ancien commercial en informatique. Depuis son balcon, au 8e étage, son horizon dépasse largement la cité du design. Il n’est allé qu’une seule fois à la biennale : « j’ai vu des bancs avec des formes toutes tordues ». Son truc à lui c’est le sport, les voyages et puis un peu de jardinage dans sa maison de campagne. La biennale ne l’intéresse « pas plus que ça » et ne lui paraît pas très accessible : « il faut avoir certaines compétences, il faut, avant de faire une visite, s’instruire ». Marc doute que la majorité des Stéphanois se reconnaissent dans cette biennale. Il concède que l’évènement est profitable à l’image de la ville et que cela permet de parler d’autre chose que de l’ASSE. Pour lui « cela fait de l’animation mais seulement pendant 1 mois et qui plus est tous les 2 ans... le reste du temps on ne peut pas dire qu’il y ait beaucoup d’animation ».