Un numéro de prévention pour le suicide a été lancé il y a trois ans, au niveau national. Pour six départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, les appels arrivent au CHU de Saint-Etienne, avec au bout du fil, des infirmiers et infirmières en psychiatrie.

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Depuis trois ans, des infirmiers en psychiatrie décrochent quotidiennement pour le 3114. Ce numéro gratuit est destiné aux personnes suicidaires, à leurs proches, mais aussi aux professionnels de santé. Chaque année, au CHU de Saint-Etienne, entre 5 500 et 6000 appels au secours sont reçus. "Tout le monde peut appeler au 3114 ou, au moins, prendre des renseignements sur la conduite à tenir, sur les possibilités d'amener les personnes ou pas au soin et de pouvoir rassurer l'entourage qui est souvent inquiet des discours suicidaires de leurs proches", confie Aline Thivel, infirmière en psychiatrie.

"Des journées éreintantes psychologiquement"

Des appels de toute la région - Allier, Puy-de-Dôme, Cantal, Haute-Loire, Ardèche, Loire - arrivent à Saint-Etienne. À l'écoute des patients, les professionnels doivent rester calmes : "Il faut être rassurant, essayer d'apaiser la personne et faire un point sur la situation", explique Aline Thivel. "Parfois, le simple fait de répondre, ça permet de rassurer, mais sinon on envoie la personne aux urgences, si la personne peut y aller, sinon on essaye de garder le patient au téléphone pour le rassurer et être en lien avec lui en attendant les secours". Les infirmiers et infirmières sont partagés entre la ligne téléphonique et les urgences, ce qui est une bonne chose pour Aline : "On n'est pas tout le temps au téléphone et heureusement parce que parfois ça peut être des journées éreintantes psychologiquement".

Le travail est cependant presque le même qu'aux urgences : "Ce sont les mêmes questions qu'on va poser et le même risque qu'on va évaluer, il y a juste d'autres signaux à chercher puisqu'on n’a pas la personne en face. On va être attentifs aux bruits autour de la personne et à son allocution", raconte Chloé Rios, infirmière en psychiatrie.

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Un numéro de prévention pour le suicide a été lancé il y a trois ans, au niveau national. Pour six départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, les appels arrivent au CHU de Saint-Etienne, avec au bout du fil, des infirmiers et infirmières en psychiatrie. ©Mathis Merlen / France Télévisions

"Ça se joue dans les minutes"

Certains appels, qui durent en moyenne entre 20 et 30 minutes, sont plus difficiles à gérer que d'autres : "Quand c'est de l'urgence, c'est de l'urgence, quand ce n'est pas de l'urgence, on s'en rend vite compte, mais les appels les plus difficiles, c'est l'entre-deux", déclare l'infirmière."Parfois, il y a une inquiétude mais la personne ne veut pas aller aux urgences, on marche sur des œufs, on ne sait pas si on fait les choses correctement mais heureusement il y a toujours un psychiatre qu'on peut appeler si besoin".

Les professionnels de santé qui répondent aux appels travaillent dans les locaux du SAMU, ce qui permet une prise en charge plus rapide, s'il y a des besoins. "Il ne faut pas perdre de temps, sur un risque de passage à l'acte suicidaire, ça se joue dans les minutes", confie Rodolphe Ollier, cadre santé. Si 5% des appels conduisent à l'envoi des secours en urgence, chaque échange peut être une véritable bouée de sauvetage. Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens, et le suicide constitue la deuxième cause de mortalité des 10-25 ans après les accidents de la route, selon le gouvernement. 

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