Deux organisations d'agriculteurs appelaient à la mobilisation ce jeudi 18 janvier dans la Loire. Un blocage a notamment été orchestré devant l'usine Lactalis d'Andrézieux-Bouthéon pour dénoncer les prix fixés par le groupe laitier.
Rendez-vous était donné à 9h, ce jeudi 18 janvier 2024, aux portes de l'usine Lactalis d'Andrézieux-Bouthéon. À l'appel de la FDSEA et des jeunes agriculteurs de la Loire, un blocage a été mis en place à l'aide de tracteurs positionnés devant les barrières du groupe laitier. Sur les banderoles déployées, deux slogans : "On marche sur la tête" et "Alimentation française, bientôt la faim...?!" Les agriculteurs et éleveurs laitiers dénoncent les prix fixés par le géant Lactalis.
Une cinquantaine de producteurs laitiers se sont retrouvés pour affirmer leur détermination au moment où se négocient les prix entre industriels de l'agroalimentaire et la grande distribution.
Désaccord sur le prix du lait
Si l'on en croit les producteurs, le litre de lait leur a rarement si peu rapporté. "Aujourd’hui, le litre de lait, Lactalis nous le paye 40 centimes. Moi, mes charges pour produire ce litre de lait, sont entre 60 et 80 centimes", argumentait récemment le président de l’association des producteurs de lait Lactalis du Massif Central.
Lactalis propose actuellement une augmentation de 1% alors que les producteurs de lait exigent 5% afin de faire face à une hausse des charges observée dans les exploitations. Le groupe évoque la pression des enseignes de la grande distribution qui disent vouloir défendre le pouvoir d'achat des consommateurs. Les éleveurs laitiers ne l'entendent pas de la même oreille.
"Si on prend le panier de la ménagère, sur 100 euros de produits alimentaires achetés en grande surface, il y a seulement 7 euros de revient pour la matière première agricole", explique le président de la section laitière de la FDSEA de la Loire.
Le blocage de l'usine Lactalis d'Andrézieux a été levé aux alentours de midi. Les agriculteurs ont ensuite pris la direction d'une enseigne de la grande distribution. Nouveau blocage. Les manifestants ont ensuite investi la grande surface afin de retirer des rayons certains produits laitiers fabriqués par l'industriel.
Lactalis, hors-la-loi ?
Selon les éleveurs laitiers, Lactalis contournerait de la loi EGALIM qui sanctuarise le prix de la matière première agricole lors des négociations commerciales. "Lactalis a refusé de réévaluer la prise en compte du prix de revient dans la formule de fixation du prix du lait", estime la FDSEA.
Les producteurs dénoncent un prix "fixé unilatéralement par l'entreprise" sur le mois de janvier 2024. "Il n'a été ni acté ni validé par l’UNELL (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis)."