Le site de Roanne (Loire) est concerné par une réduction d'effectifs, suite à l'annonce du groupe de pneumatiques de son plan de suppressions de postes. Même si aucun licenciement sec n'est prévu, les salariés sont inquiets.
Inquiétude et consternation chez les 850 salariés de l'usine Michelin de Roanne, dans la Loire. Le site est concerné par une réduction d'effectifs, suite à l'annonce du groupe de pneumatiques de son intention de supprimer 2 300 suppressions de postes en France.
"Surprise" à Roanne
A Roanne, les salariés sont dans l'incompréhension : "depuis 2015, 107 millions ont été investis, et on nous a annoncé encore 6 machines supplémentaires pour un montant de 19 millions d'euros. Donc c'est une surprise, surtout que nous avons une demande de production importante", explique Christophe Boussard, représentant du syndicat Sud Michelin. Mais malgré ces investissements, la direction du groupe estime qu'il est nécessaire de réaliser des gains de compétitivité de 5% par an, pour pouvoir faire face à la concurrence mondiale, et notamment asiatique, de pneus. A Roanne, on évoque le chiffre de 40 départs en 3 ans, sans licenciements.
Pas de licenciements secs
"Chaque usine va travailler avec les partenaires sociaux pour construire, dans les 3 années à venir, un projet propre à chaque usine. Nous prévoyons des mesures d'accompagnements avec un volet pré-retraite et [des incitations] aux départs volontaires. Il n'y aura aucun licenciement", explique Eric Percie du Sert, Directeur de l'usine Michelin de Roanne. Direction et représentants du personnel se réuniront d'ici 10 jours au siège social de Clermont-Ferrand. La direction se donne 6 mois pour négocier son projet. En Auvergne-Rhône-Alpes, de nombreuses usines sont concernées. A Clermont-Ferrand, des salariés se sont d'ailleurs rassemblés ce jeudi pour exprimer leurs inquiétudes.
Autant d'emplois seront recréés
Quelques mois après l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune, et malgré de bons résultats, le pneumaticien français a annoncé une nouvelle coupe qui touchera tous ses sites en France, avec au total plus de 10% des effectifs concernés sur les 21 000 employés du groupe dans le pays. "Michelin s'engage à recréer autant d'emplois qu'il y en aura de supprimés, via le développement de nouvelles activités en interne ou l'installation d'autres entreprises sur les territoires concernés", a néanmoins assuré Florent Menegaux, président du groupe Michelin.
Reportage à Roanne de Damien Grousson et Cédric Lepoittevin