Dorine Bourneton, 42 ans, est une pionnière du ciel. Elle est depuis peu la 1ère femme paraplégique pilote de voltige au monde. Et elle s’entraîne parfois à l’aérodrome de Saint-Chamond. Portrait.
Tête en l'air ou tête en bas, il est là, le nouveau bonheur de Dorine Bourneton. Dans les loopings et les acrobaties. C’est pourtant un crash d'un petit avion en Haute-Loire, dont elle fut la seule survivante, qui l'a clouée dans un fauteuil. Dans un fauteuil, oui, mais pas au sol.
Car Dorine Bourneton, 42 ans, est la première femme pilote privée paraplégique. Elle a contribué à ouvrir la profession aux handicapés en 2003. Elle est depuis peu la première femme paraplégique pilote de voltige au monde. Pour des démonstrations plus que pour la compétition, elle s'entraîne de temps en temps dans le ciel ligérien, au-dessus de l'aérodrome de Saint-Chamond.
« Déjà je perdais l’usage de mes jambes, mais si en plus de cela je devais perdre ma passion pour l’aviation, cela était impensable. J’ai maintenant à peu près 882 heures de vol. Je suis très fière, je ne pensais pas en arriver là un jour », raconte-t-elle.
Un avion adapté
Il lui en a fallu du travail, de la persévérance, de la volonté. Un combat de tous les instants, ne serait-ce que pour se mettre aux commandes de ce Cap 10, le 1er avion en France adapté à la voltige.
« Je suis obligée d’attacher mes jambes dans l’avion pour éviter qu’elles ne s’envolent lors des retournements. Et je dois aussi porter une ceinture lombaire qui me permet de faire corps avec l’avion parce que lorsque l’on a plus que la moitié de son corps, on n’a plus que la moitié des sensations », explique Dorine Bourneton.
Coachée par Claude Roux, ancien pilote de ligne et champion de voltige, elle peut alors s'envoler pour 30 minutes de figures acrobatiques.
Dans sa ligne de mire, le Salon du Bourget, en juin. Elle y offrira une démonstration de sa poésie aérienne. Un nouveau défi, mais sûrement pas le dernier, pour celle qui s'est battue avec succès, pour que la profession de pilote s'ouvre aux handicapés.