Les violents orages qui ont traversé le département de la Loire (en alerte orange), dans la nuit de dimanche à lundi, ont provoqué des inondations à Saint-Etienne, notamment au parc du Puits Couriot. Un lieu squatté par 9 familles roumaines migrantes, déjà en grande difficulté
Il reste encore des vêtements et des couvertures sur le parking couvert du Clapier, à Saint-Etienne.
Sur les grilles du parc, d'autres effets ont été accrochés par les familles, afin de les faire sécher malgré la pluie.
20 centimètres d'eau
La nuit de dimanche à lundi, le campement de fortune établi par 9 familles roumaines, a été inondé après les importantes précipitations qui se sont abattues sur la ville et le département. L'eau est montée jusqu'à 20 cm de hauteur, obligeant les familles, logées dans une dizaine de tentes en toile, à quitter les lieux et à se réfugier en pleine nuit sous le parking couvert du Clapier, à proximité.
Les bouches d'égouts étaient obstruées et n'arrivaient plus à absorber le flux d'eau de pluie.
Un appel d'urgence aux autorités
Ces familles ont rapidement été aidées par plusieurs associations stéphanoises, dont Solidarité Roms ou encore Maison solidaire, afin de contacter les services de la préfecture de la Loire, mais aussi la mairie, les pompiers et le 115, en quête de solutions, d'un abri d'urgence. En vain.
Seuls certains bénévoles ont répondu favorablement en apportant sur le campement quelques couvertures et vêtements chauds.
Les autorités n'ont pas donné suite à cet appel.
La préfecture de la Loire avait réagi, dans un communiqué de presse, vendredi 18 octobre 2019, en faisant un point sur la situation des squats dans le département. Elle avait notamment rappellé que ces familles roumaines arrivées à la mi-juillet, avaient dépassé leur durée de séjour de trois mois; qu'elles ne disposaient pas de ressources pouvant supporter leurs dépenses sociales et de santé.
Les membres de l'association Solidarité Roms se disent consternés face au mutisme et à l'inaction des institutions. Ils estiment qu'un accueil minimum pourrait être assuré dans les asiles de nuit de la ville.
Contactée, la mairie de Saint-Etienne, par le biais du 155, assure qu' "aucune place d'hébergement n'est disponible" et "qu'aucun moyen supplémentaire ne sera mis en place en période hivernale (fin octobre)".
Sans ressources et sans emploi, certains membres de ces familles vont "regagner leur pays et font l'objet d'une obligation de quitter le territoire français" conclut la préfecture dans son communiqué de presse.
Il y a un peu plus d'un mois, le 10 septembre dernier, certaines de ces familles, sans solution de logement, qui avaient été expulsées du parc Couriot avaient manifesté dans le centre-ville de Saint-Etienne.
Des conditions "terribles"
36 personnes occupent actuellement cet espace confiné, sous le tunnel ferroviaire, au fond du parc du Puits Couriot. Parmi elles, 21 enfants. Certains sont scolarisés.Ces familles sont installées ici, pour la plupart, depuis la mi-juillet, et occupent une dizaine de tentes en toile.
Aucun accès à l'eau ou à des sanitaires n'est possible. Seule source de chaleur : un feu de camp, alimenté par de vieux vêtements et des déchets.
"Des conditions terribles" selon Yves Scanu, membre de l'association Solidarité Roms. D'autant que les rats aussi se sont invités sur le site.