Depuis lundi 1er avril, c'est à dire la fin de la trève hivernale, la Bourse du travail de Saint-Etienne est occupée par des sans-abri. Une plainte a été déposée par la mairie mardi 2 avril.
Quelle solution d'hébergement pour les personnes les plus précaires après la trève hivernale ? C'est la question posée par un collectif de citoyens à Saint-Etienne, le lundi 1er avril, à la fin de la trève. Pour y répondre, le collectif a décidé de réquisitionner des locaux de la Bourse du travail. Ces locaux sont ceux prêtés à la CGT pour des activités syndicales. Ils appartient à la mairie, qui a décidé de porter plainte.Dans ces locaux, ce sont entre 30 et 60 personnes qui sont hébergées depuis lundi soir, dont une dizaine d'enfants. Leur identité n'a pas été établie mais, selon la mairie, ils "semblent originaires de pays non-membres de l'Union Européenne".
Une solution provisoire
Dans ces locaux,"il est impossible de rester de façon pérenne, il n'y a ni sanitaires, ni de quoi faire chauffer un repas", affirme Yves Scannu, membre du collectif de citoyens. L'association Emmaüs est venue apporter son soutien à l'initiative en apportant des couvertures et de la nourriture. Mais, "les conditions restent déplorables", poursuit Yves Scannu.
La solution est provisoire, les citoyens en appellent aux pouvoirs publics, dont l'Etat, pour trouver des solutions d'hébergement durable.
La mairie porte plainte
Dans un communiqué, la mairie indique qu'elle a porté plainte et a demande à ce que les locaux soient évacués. "Il en va avant tout de la sécurité des personnes présentes dans ce bâtiment municipal, notamment en cas d'incendie", est-il précisé. Le maire a demandé à la CGT Loire de s'en charger. Or, le syndicat refuterait son implication, même si il soutient l'initiative.Le maire, Gaël Perdriau, a adressé une lettre au préfet afin qu'il prenne les mesures nécessaires pour vérifier l'identité des occupants et de prendre les dispositions nécessaires selon leur statut, de migrant économique, ou de demandeur d'asile.
Evence Richard, le préfet de la Loire a affirmé que "le local n'appartenait pas à l'Etat". "Je n'ai aucune raison d'intervenir", a-t-il précisé avec fermeté.
Reportage, mardi 02 avril, L. Denechaud/M. Zammit