Lundi 29 janvier, Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne, a présidé le premier conseil municipal de l’année 2024. C'était aussi le premier depuis ses deux nouvelles mises en examen dans l’affaire de la vidéo intime. Le scandale de la sextape qui empoisonne la vie politique stéphanoise depuis août 2022 s’est aussi invité à l’ordre du jour.
Attaquer pour mieux se défendre. À Saint-Etienne, lors du premier conseil municipal de l'année 2024, Gaël Perdriau a changé de stratégie. L'élu de 51 ans a pris une nouvelle fois tout le monde de court. "Personne n'a jamais été drogué. Personne n'a jamais été alcoolisé. Personne n'a été contraint de faire quelque chose qu'il ne souhaitait pas !", a asséné le maire de Saint-Etienne devant l'assemblée. L'affaire de la sextape s'est invitée en séance.
Ligne de défense
"Le 26 août, je n'ai pas menti. J'ai juste cherché à protéger la vie privée de mon ancien 1ᵉʳ adjoint", a déclaré l'édile. Triplement mis en examen, le maire de Saint Etienne a livré lundi après-midi une partie de sa version des faits. De quoi agacer certains élus de son bord.
"Sa ligne de défense, c'était une nouvelle fois de salir Gilles Artigues et c'est quand même quelque chose qui est regrettable", a réagi Lionel Boucher, ancien adjoint UDI à la mairie de Saint-Etienne.
"Je trouve que c'est regrettable que notre maire soir amené à se justifier de cette manière. C'est bien la raison pour laquelle nous considérons qu'il devrait prendre une décision. On n'est pas là pour entendre ses arguments. Il doit les donner aux juges", a indiqué Nicole Peycelon, adjointe LR à la mairie de Saint-Etienne
La décision, c'est celle de se mettre en retrait. C'est ce qu'a réclamé un groupe de 10 élus de sa majorité. Tout comme l'opposition.
Présomption d'innocence
Mi-janvier, Gaël Perdriau a été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteurs" et "détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique". En avril 2023, il avait déjà été mis en examen pour "chantage" dans cette affaire de vidéo intime, ce qui lui avait valu une première vague d'appels à la démission.
Gaël Perdriau, toujours présumé innocent, peut toutefois compter sur le soutien affiché d'une trentaine de conseillers municipaux.
"La présomption d'innocence. Il ne faut pas la balayer d'un revers de main. Elle vaut pour tout le monde. En tant qu'élu, on doit défendre cela," a déclaré le conseiller municipal Abdelouahb Bakli.
Particulièrement calme et déterminé, le maire DVD de Saint Etienne tient bon, mais a affuté chacune de ses réponses. "Je n'ai pas envie de donner raison à ceux qui cherchent à me détruire, à me salir, à me traîner dans la boue ; à ceux qui reconnaissent maintenant que mon action depuis dix ans a été très bénéfique à Saint-Etienne, mais qui aimeraient bien me couper la tête. Je ne vais pas leur donner ce plaisir, parce que je sais que je suis innocent", a déclaré l'élu peu avant la séance.
Hausse des impôts
Après plus d'une heure et demie sur l'affaire de la vidéo intime, le conseil municipal a pu commencer à débattre sur un autre dossier important : la hausse des impôts locaux. La taxe foncière et la taxe d'habitation résiduelle vont augmenter de 15% en 2024 à Saint-Étienne. Le conseil municipal a voté la délibération lors du débat d'orientations budgétaires. En cause : l'augmentation des charges. Les impôts locaux n'avaient pas augmenté depuis 2010.