Les salariés de Kidiliz ont publié une vidéo pour dénoncer les suppressions d'emplois pesant sur eux. Deux offres de reprise du groupe textile, né à Saint-Chamond (Loire), ont été déposées devant le tribunal de commerce de Paris. L'audience est prévue ce vendredi 6 novembre. 

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Les candidats à la reprise du groupe textile Kidiliz (ex-Zannier) avaient jusqu'au mardi 3 novembre pour déposer leurs offres de reprise. Kidiliz détient plusieurs marques de textile et prêt-à-porter pour enfants comme Z, Catimini, Chipie ou encore Absorba.  Le groupe a été placé en redressement judiciaire le 10 septembre dernier. L’audience devant le tribunal de commerce de Paris est prévue ce vendredi 6 novembre. Décision sera rendue le 23 novembre. Plus de 2000 emplois sont menacés en Europe, dont près de 200 à Saint-Chamond, sur le site historique de Kidiliz.
 

Vers la fermeture du site couramiaud de Kidiliz


Plusieurs offres sont en présence pour la reprise du groupe de mode enfantine. La principale est celle du groupe ID-Kids qui détient notamment Okaïdi, et Oxybul. Mais l'entreprise basée à Roubaix a revu sa copie à la baisse. Elle prévoit à présent de reprendre 226 postes en France, contre 615 initialement. Argument avancé par les candidats à la reprise: la dégradation du contexte économique et la situation de crise sanitaire.
Une autre offre vient de la société vendéenne Children Worlwide Fashion (CWF).  Elle reprendrait près de 90 salariés sur 1600 en France. Elle aussi a été revue à la baisse. La société,  intéressée par l'exploitation
de plusieurs marques sous licence, prévoyait initialement de reprendre 200 salariés.

Mais aucune de ces deux offres de reprise ne concernerait le site ligérien de Saint-Chamond. C'est dans cette ville que sont installés le siège administratif de Kidiliz et l'activité création de la marque Z. Le site couramiaud serait voué à la fermeture. Or il emploie actuellement plus de 200 personnes, dont 160 en CDI. A noter, dans la région, une autre entitée Kidikiz est implantée à Rillieux-la-Pape, près de Lyon.
 

"Nous sommes sur le point de vivre une catastrophe sociale"


En attendant d'être fixés sur leur sort, les salariés du site historique de Saint-Chamond restent mobilisés. Après un mouvement de grève le 16 octobre dernier, plusieurs dizaines d'entre eux ont participé à la création d'un clip vidéo, mis en ligne le 4 novembre. Ils en appellent au grand public avec un message : 

"Nous, Salariés Kidiliz, prenons à coeur d'habiller vos enfants depuis des dizaines d'années. (....)  Suite à une mauvaise gestion du groupe depuis des années, le groupe a été placé en redressement judiciaire depuis septembre 2020. Nous sommes sur le point de vivre une catastrophe sociale. Nous représentons 1600 postes en France, et 2600 dans le monde entier. Combien d'entre nous survivront à ce désastre et pour combien de temps ? Aujourd'hui, nous sommes tous dans l'incertitude. Ne nous laissez pas sans voix, aidez-nous à sortir de l'indifférence. "
 
Cette vidéo de trois minutes montre des visages des employés du groupe, leur prénom, leur fonction et leur nombre d'années d'ancienneté dans l'entreprise sur une simple feuille blanche... 

Entre mobilisation et résignation

Malgré la mobilisation, la résignation gagne les salariés Kidiliz sur le site historique de Saint-Chamond. "On se sent abandonnés et on est très inquiets," explique une salariée qui affiche 23 ans d'ancienneté."On a tout donné, on avait un bon potentiel, on avait de belles marques et tout part en fumée," déplore-t-elle. "Je pense qu'on aimait tous notre métier, on aimait nos marques, on s'est investi pendant des années, et là on se retrouve sans rien..." confie une autre salariée du groupe. Un sentiment partagé au siège social de Saint-Chamond, dans les boutiques ou encore chez les salariés en télétravail. "On est résigné mais on va se battre pour partir dignement," affirme une autre employée... 

Des emplois en sursis ... Les salariés du groupe de mode enfantine qui détient une dizaine de marques ont publié un clip vidéo pour alerter le grand public. ©France 3 RA


Le maire de Saint-Chamond ne veut pas baisser les bras


Le groupe Zannier, devenu Kidiliz, est né à Saint-Chamond en 1962. La fermeture du site ligérien rimerait avec la perte de 200 emplois. Un coup dur pour la deuxième ville de la Loire. Le maire de Saint-Chamond Hervé Reynaud, a évoqué ce matin sur l'antenne de France Bleu " un coup de poignard dans le dos...","un coup de massue pour la ville de Saint-Chamond et l'ensemble de la vallée du Gier." Pour l'élu, l'entreprise est "un symbole du passé industriel" de la ville, mais est aussi synonyme d'"un grand savoir-faire tout à fait d'actualité". Le maire entend mobiliser les élus de la Métropole de Saint-Etienne et du département. Hervé Reynaud en appelle aussi "à l'aide de l'État pour préserver cette filière textile". Et d'ajouter : "les candidats à la reprise doivent avoir bien conscience qu'on souhaite préserver un maximum d'emplois sur ce territoire, et le confinement ne doit pas être un alibi pour récupérer à minima les marques et ces entreprises".

L’ex-groupe Zannier, détenteur d’une dizaine de marques de prêt-à-porter comme Catimini et Z, avait été racheté en 2018 par le groupe chinois Semir. Le maire a également dénoncé l'attitude de "fossoyeur du groupe chinois qui l'a racheté voici deux ans". 
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