Une première édition du salon international TATTOO Convention s'est tenue en novembre à Saint-Étienne. Plus de 80 artistes tatoueurs étaient présents. Parmi eux, Shark, qui nous a partagé sa passion et son regard sur ce monde particulier.
35 ans qu’il perfore les peaux avec son dermographe à présent silencieux et exempt de vibrations… Ce dernier permet à Philippe Delabre, dit Shark, de dessiner et réaliser les souhaits de ses clients. Comme pour de nombreux tatoueurs, c’est en se faisant tatouer que l’envie de tatouer les autres est venue.
"J'ai fait ça pour le plaisir d'abord, entre copains dans une petite bande et ensuite, je me suis fait piéger par la passion de marquer, d'essayer de faire de belles images, même si au début, c'était plutôt lamentable..."
Shark
Un geste qui s'est démocratisé
Jadis emblème de la contre-culture, réservé aux voyous, aux anti-système et anti-normes, le tatouage fait désormais partie de la culture de masse. Si autrefois le marché était en plein boom, Covid et crise économique sont passées par là et ont aussi touché ce secteur d’activité. L’ARS (Agence Régionale de Santé) dénombre 200 tatoueurs dans la Loire.
Recettes et dépenses
D'après le tatoueur Shark, les tatoueurs sont trop nombreux et il serait de plus en plus difficile de s’en sortir.
"La fréquentation a vraiment baissé, c'est compliqué. Je vois tous ces "shops" de tattoos qui continuent d'ouvrir parce que les émissions télévisées font peut-être rêver les plus jeunes... Mais la belle époque du tatouage avec la queue devant les boutiques, c'est fini maintenant..."
Shark
Pour certains, le tatouage est un objet de consommation banal, même s'il est devenu un luxe de s’offrir ce petit plaisir.
"Il faut penser à prévoir le budget. C'est un luxe alors, comme pour tout, comme pour ceux qui veulent acheter une voiture sportive ou une moto, eh bien, il y en a certains qui dépensent de l'argent pour se faire tatouer..."
Gulio, en train de se faire tatouer
La passion et le métier de tatoueur ont encore de beaux jours devant eux et vont sans aucun doute faire couler encore beaucoup d’encre...