L'ancien secrétaire d'État socialiste Thierry Mandon est entendu devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne. Il est accusé de "tentative de détournement de biens publics" et "escroquerie" pour des faits remontant à son mandat de directeur général de la Cité du design de Saint-Étienne. 18 mois de prison avec sursis ont été requis.
"Je me suis égaré", avec ces mots, à la barre, Thierry Mandon, ancien secrétaire d'État et ex-directeur de la cité du design de Saint-Etienne, reconnaît les faits. Il répond de "faux et usage de faux en écriture" ainsi que d'"abus de biens sociaux". "J'ai bien financé des travaux réalisés à mon domicile en faisant une fausse facture". Le procès, initialement prévu pour le 20 juin, avait été reporté à sa demande pour raison médicale.
Nommé en 2018 directeur général de la Cité du design de Saint-Etienne, Thierry Mandon avait démissionné en octobre 2022, évoquant des « raisons personnelles ». "J'avais des problèmes financiers, je m'en veux encore" a-t-il déclaré devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne lors de son procès, ajoutant : "la mairie ne rémunère pas autant que prévu".
Le parquet de Saint-Etienne a requis 18 mois d’emprisonnement avec sursis, 30 000 euros d’amende, 5 ans d’inéligibilité et l' iinterdiction définitive d’exercer une fonction publique. Le procureur a qualifié l'ancien secrétaire d'Etat de "faussaire compulsif et de petit escroc".
"Budget insincère"
L'affaire prend un autre tournant en novembre 2022, lorsque Marc Chassaubéné, président de la Cité du design et adjoint à la culture de Saint-Étienne, porte plainte. S'appuyant sur un audit réalisé par un cabinet d'avocats, il accuse Thierry Mandon de présenter un "budget insincère" et de détourner des fonds via des "fausses factures et attestations frauduleuses".
Placé en garde à vue les 13 et 14 juin 2023, Thierry Mandon aurait partiellement reconnu les faits, invoquant des « erreurs » et des « négligences ». La justice a ouvert une enquête confiée à la brigade de la criminalité financière du Rhône, et a entendu Thierry Mandon en garde à vue en juin 2023. L'ancien directeur de la Cité du Design évoque une faute d’inattention, et rappelle qu’il a remboursé 22 000 euros de trop-perçu.
La Cité du design, partie civile dans le procès, dénonce la "préméditation" des actes reprochés à Mandon, qui encourt jusqu'à dix ans de prison et une amende pouvant atteindre un million d'euros.
Avant de diriger la Cité du design, Mandon avait été secrétaire d'État à la Réforme de l'État et à la Simplification (2014-2015) puis secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche (2015-2017) sous la présidence de François Hollande.