Médiapart publie de nouveaux éléments dans l'affaire de chantage à la vidéo intime contre Gilles Artigues, l'ancien adjoint au maire de Saint Etienne. Au cours de l'enquête judiciaire, les policiers ont découvert une nouvelle vidéo et des messages compromettants échangés entre les protagonistes de l'affaire.
Une nouvelle vidéo compromettante, des enregistrements de conversation et de messages entre les protagonistes de l'affaire de la vidéo intime : Mediapart publie ce 26 avril un nouvel épisode, impliquant Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne. Il s'agit de développements apparus au cours de l'enquête judiciaire menée ces derniers mois, depuis la révélation de l'affaire par Médiapart, le 26 août 2022. Enquête qui a abouti à la mise en examen le 6 avril dernier de quatre personnes dont le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau.
Une nouvelle vidéo compromettante
Dans l'article signé Antton Rouget et paru ce mercredi 26 avril, Médiapart révèle l'existence d'une nouvelle vidéo "dont tout le monde ignorait l'existence jusqu'ici. À commencer par son auteur lui-même, Samy Kéfi-Jérôme, qui pensait qu'elle avait disparu".
Ce fichier vidéo aurait été retrouvé par la police judiciaire sur un vieux disque dur d'ordinateur. Des images tournées le 18 septembre 2016 d'un entretien entre Gilles Artigues, la victime du chantage à la sextape qui ne sait pas qu'il est filmé, et Samy Kéfi-Jérôme dans l'appartement de ce dernier. Entretien au cours duquel Gilles Artigues découvre qu'il s'est fait piéger par Kéfi-Jérôme un an et demi auparavant, afin que ce dernier puisse disposer selon ses propres termes "d'une assurance-vie politique".
Pour que la vidéo intime ne sorte pas, Gilles Artigues avait dû s'engager alors à évincer un rival politique de Samy Kéfi-Jérôme et lui laisser la place pour les élections législatives de 2017.
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Des messages et des photomontages
Médiapart révèle également d'autres éléments apparus au cours de l'enquête judiciaire. Entre autres, certaines déclarations contradictoires de Gaël Perdriau au cours de ses auditions par les services de police. Mais aussi des messages échangés par le maire de Saint Etienne et Samy Kéfi-Jérôme, en particulier des photos-montages sur lesquels auraient été apposés le visage de Laurent Wauquiez, le président de la Région.
Gilles Artigues a réagi à la publication de ces nouveaux éléments. Dans un SMS, il évoque le fait que "ces nouvelles révélations confirment que tout ce qu'il avait dit était bien la vérité, en particulier sur la question du guet-apens dont certains doutaient."
Une violation du secret de l'instruction pour l'avocat du maire
Joint par téléphone, l'avocat de Gaël Perdriau, Jean-Félix Luciani qualifie de "désolante une telle violation du secret de l'instruction. La presse a eu accès aux procès-verbaux d'audition en violation de l'article 11 du Code de Procédure Pénale".
Un argument auquel répond Antton Rouget, le journaliste de Médiapart qui enquête depuis plusieurs mois sur cette affaire. "Notre travail, c'est de raconter le réel tel qu'il est. Nous avons des informations qui peuvent violer des secrets, dans les entreprises, au niveau judiciaire, parfois même du secret défense et il nous appartient de les rendre publiques dès lors que l'on estime qu'elles sont utiles au débat public. Et il ne fait aucun doute que le travail de Médiapart sur cette affaire est d'intérêt général. Il vient révéler des pratiques crapuleuses, mafieuses à la tête d'une ville importante, la 13ème de France."
Pour rappel, le maire et président de la métropole de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a été mis en examen, le 6 avril 2023, pour chantage à la vidéo intime compromettant son ancien premier adjoint centriste, Gilles Artigues. Trois autres protagonistes dans l'entourage du maire ont également été mis en examen dans cette affaire, dont Samy Kéfi-Jérôme.
Fidèle à son principe de feuilletonnage, Médiapart devrait publier, dans les jours qui viennent, trois nouveaux épisodes de révélations sur cette affaire.
Réactions des élus stéphanois
Réaction d'Olivier Longeon, Conseiller municipal d’opposition de Saint-Etienne (EELV) :
Réaction de Marc Chassaubéné, Adjoint au maire de Saint-Etienne (LR) :
