Ils fut un temps où on ne sortait pas sans chapeau. Si les couvre-chefs, sont aujourd'hui des accessoires plus exceptionnels, un musée dans la Loire s'occupe de les préserver de l'usure du temps. Nous vous emmenons dans ses coulisses.
Des couvre-chefs par centaines. Dans les vitrines de l'Atelier-Musée du Chapeau, à Chazelles-sur-Lyon dans la Loire, environ 400 modèles sont exposés. Mais le plus gros de la collection, n'est pas accessible au public. Secrètement et soigneusement conservés,
3. 600 chapeaux dorment dans les réserves.
Un repos mérité et surtout obligatoire, pour assurer leur conservation. "Il faut qu'ils aillent se reposer au noir, car l'exposition à la lumière et aux visiteurs met en danger des matières fragiles, comme le tissu.", explique Eléna Dallière, responsable scientifique du musée. Avec précaution et les mains gantées, elle retire les chapeaux des présentoirs.
Stricte surveillance
Avant de passer de la lumière à l'ombre de la réserve, les chapeaux doivent faire un séjour au congélateur. L'objectif : mettre hors d'état de nuire, l'ennemi public numéro 1. "Les mites dégradent tout ce qui est d'origine animale, le feutre de laine ou de poils de lapin, prévient la responsable scientifique. Il ne faut surtout pas qu'un chapeau potentiellement contaminé, se retrouve en réserve."
Dans les réserves rien n'est laissé au hasard, la surveillance est continue. Une température régulée, entre 18 et 20 degrés, un taux d'humidité entre 40 et 55%, le moins de lumière possible et pas n'importe quelle couverture de protection. "C'est du papier de soie à ph neutre, il n'est pas acide, il n'a pas de colorants, il n'a pas d'encres, pour éviter une altération chimique des tissus."
Un chapeau vieux de 170 ans
Résultat : une parfaite conservation des chapeaux, vieux de plusieurs dizaines d'années, et même de plus d'un siècle. Comme cette capote, un chapeau arrondi qui recouvre la chevelure, datant de 1845-1847. Avec ses brides en soie et ses boucles en postiche, ce chapeau est largement passé de mode, mais le bouquet de myosotis qui l'orne est resté bleu. "Elle est dans un parfait état de conservation", sourit Christelle Comméat, régisseuse des collections, en sortant délicatement le couvre-chef de son papier de soie.
Un chapeau qui va bientôt entreprendre un voyage pour Paris. Il sera prêté en avril, pour une exposition au Musée des arts décoratifs. D'autres couvre-chefs sont sortis des réserves, pour être installés dans les vitrines du musée de Chazelles-sur-Lyon.
Pièce remarquable de la nouvelle installation : un chapeau corset, modèle Chantal Thomass, acheté en 2021 et présenté pour la première fois au public. Le musée se visite du mardi au dimanche, entre 14 heures et 18 heures.