VIDÉO. Le 20 août 1944, Saint-Etienne était libérée sans effusion de sang

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Les 80 ans de la Libération de Saint-Etienne ©France 3 Rhône Alpes

En cet été 1944, la ville était encore sous le choc du bombardement allié massif du 26 mai : près de 1000 morts dont les enfants d'une école, 1400 blessés, de nombreux quartiers stéphanois transformés en champ de ruines. Le 20 août, la ville était libérée sans effusion de sang. Cinq jours plus tard, la population stéphanoise célébrait dans les rues la fin de quatre années noires.

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" Le jour où Saint-Etienne a été libérée ? Je m'en souviens très bien !" Alice fêtera son 90ème anniversaire dans quelques jours. En 1944, elle avait 10 ans. "C'était l'été, il faisait beau et le soir du 20 août, mes parents et leurs amis ont organisé un dîner pour célébrer ce qui  marquait pour nous la fin de quatre années de guerre. On était heureux..."

Août 1944 : à Saint-Etienne, la population est encore traumatisée par la plus dure épreuve que la ville ait traversée en quatre années de guerre.

Moins de trois mois auparavant, le 26 mai 44, un bombardement allié de grande ampleur avait fait près de 1000 morts, 1400 blessés, et détruit plusieurs quartiers de la commune. Comble de l'horreur : une école du quartier de Tardy avait été entièrement soufflée par les bombes, tuant 24 enfants et 8 instituteurs.

Le D-Day, la visite du maréchal Pétain 

En ce printemps 1944, les bombardements alliés destinés à préparer le débarquement étaient nombreux, les alertes se succédaient et les Stéphanois y étaient moins attentifs. Ils ne descendaient pas systématiquement dans les abris ce qui explique le bilan très lourd du bombardement du 26  mai. Une véritable tragédie dont le maréchal Pétain était venu constater l'ampleur le 6 juin 44, jour du débarquement en Normandie.

Trois mois plus tard, en cette mi-août, les troupes allemandes à Saint-Étienne sont relativement peu nombreuses et elles se préparent à quitter rapidement la ville. Le 19 août, l'administration d'occupation brûle ses archives. Simultanément, une colonne allemande composée d'officiers SS, de soldats de la Wehrmacht, de miliciens et de mercenaires russes soit au total près de 800 hommes quitte Le Puy-en-Velay pour gagner Saint-Etienne puis Lyon.

De violents affrontements à Estivareilles

Comme les résistants ont saboté les voies ferrées, les Allemands décident d'emprunter les chemins de campagne. Pour les maquisards, pas question de les laisser passer. Les premiers combats meurtriers ont lieu dans le Velay entre Le Puy, La Chaise-Dieu et Craponne-sur-Arzon. Les Allemands arrivent malgré tout aux confins du Forez. Les maquisards tentent alors d'empêcher l'entrée des troupes ennemies à Saint-Etienne par Usson et Firminy. De violents affrontements ont lieu à Estivareilles.

Dans la nuit du 19 au 20 août, les Allemands évacuent Saint-Etienne. Le 20 août, la ville est libérée, sans heurt ni combat. Les bureaux de la LVF, de la milice et de la Gestapo sont mis à  sac. Partout flottent les drapeaux tricolores dans une ambiance folle.

Le 25 août 1944, la fin de quatre années noires

Lors de l'entrée des maquisards dans Saint-Etienne, un portrait de Hitler est brûlé place de l'hôtel de ville. Au bar de l'Etoile, place du Peuple, des femmes soupçonnées d'avoir entretenu des relations avec des Allemands sont tondues mais (et c'est un fait quasi unique dans les annales de la Libération) des hommes également.

Le vendredi 25 août, 2000 maquisards défilent avant de rejoindre le Rhône où les combats continuent. C'est toute la population stéphanoise qui se masse le long de la Grand-Rue pour célébrer la fin de quatre années noires...

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