En un an, 18 servals ont été recueillis à Saint-Martin-la-Plaine par l'association Tonga Terre d'Accueil. Des félins sauvages saisis chez des particuliers. Victimes d'une mode imbécile qui s'exprime via les réseaux sociaux, ces animaux protégés, dont la détention est absolument illégale, font l'objet d'un trafic qui ne cesse de s'amplifier.
"Des conditions de vie affreuses ! C'est en général ce qu'ont connu les servals que nous recueillons après qu'ils ont été saisis chez des particuliers. C'est de la maltraitance totale !" Jean-Christophe Gérard, vétérinaire de l'association Tonga Terre d'Accueil, ne décolère pas. Deux jeunes servals viennent d'être recueillis à Saint-Martin-la-Plaine. Au total, 18 de ces félins ont été transférés dans ce refuge de la Loire, en à peine un an.
Il faut dire que l'animal est saisissant : de longues oreilles en pointe, un regard intense, une fourrure tachetée, on dirait un guépard en réduction. Les servals, comme leurs cousins caracals, sont de petits félins sauvages qui vivent normalement dans la savane africaine. Une espèce protégée, dont la détention en France est rigoureusement illégale, mais dont les réseaux sociaux ont hélas fait des stars, lançant une mode stupide : celle de posséder un serval à la place d'un greffier "classique".
Résultat : le trafic de ces félins sauvages s'amplifie depuis 3 ans. Sur le net, les annonces proposant des servals à la vente pullulent, toutes illégales. Les trafiquants font entrer les animaux en Europe en les présentant comme une variété de chat domestique, le mau égyptien. Quant aux prix, ils atteignent plusieurs milliers d'euros.
150.000 euros d'amende et 3 ans de prison ferme
"Ce ne sont pas des chats" insiste Jean-Christophe Gérard. "Ils restent des animaux sauvages, qui ont besoin d'espace et ne peuvent pas vivre enfermés dans un petit enclos et encore moins en appartement." Sur les 18 servals recueillis en une année par Tonga Terre d'Accueil, une dizaine a pu être confiée à des parcs zoologiques. Les deux petits derniers, un mâle et une femelle, retrouvent pour l'instant un peu de paix à Saint-Martin-la-Plaine.
Il est utile de rappeler que la détention d'une espèce protégée par un particulier est forcément illégale. Elle est punie de peines sévères : une amende de 150.000 euros et jusqu'à trois ans de prison ferme.