Des professeurs de lycées professionnels étaient en grève ce jeudi 27 septembre, à Lyon et à Saint-Etienne notamment, pour protester contre le projet de réforme de la voie professionnelle, qui risque selon eux d'entraîner des suppressions de postes et d'entraver la réussite des jeunes.
A Lyon, 200 personnes ont défilé, selon la police, pour protester contre le projet de réforme gouvernemental. Le cortège a marché derrière une banderole sur laquelle était écrit: "Voie pro sacrifiée, élèves et profs en danger".
Samuel Delor, secrétaire général CGT éduc'action Rhône, a déclaré à l'AFP, qu'"aujourd'hui, cette manifestation est un message ferme pour dire que les personnels de lycées professionnels sont vent debout contre la réforme, contre la casse" de la voie professionnelle.
"Cette réforme intervient dès la rentrée 2019. On va appliquer progressivement les nouvelles grilles horaires, on va avoir progressivement des familles de métiers qui vont regrouper des formations existantes et donc qui vont entraîner une déqualification (...). On aura des professionnels qui sortiront avec un bac mais ce dernier n'aura plus que la valeur du BEP d'autrefois", a-t-il prévenu.
C'est la première fois depuis 2009 qu'une intersyndicale appelait à une grève spécifique.
Le ministère n'était pas en mesure de communiquer le nombre de grévistes dans la matinée. En début de journée, 10 à 15% des professeurs, sur quelque 70.000 enseignants, étaient en grève, selon Sigrid Girardin, du syndicat enseignant Snuep-FSU.
Fin mai, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer avait annoncé son projet de réforme visant à revaloriser la voie professionnelle, mal-aimée du système éducatif français. Il veut notamment revoir la carte des formations, rendre plus lisible la liste des 80 bacs pro et revoir le parcours des élèves lors des trois années de réforme.
Pour les syndicats ayant appelé à la grève (CGT, Snuep-FSU, Sud, Snalc...), le projet ne passe pas: "Les grilles horaires actuellement proposées pourraient entraîner la suppression de 900 postes de professeurs à la rentrée 2019, alors que les conditions de travail sont déjà très difficiles", selon Mme Girardin. "La réforme conduit aussi à diminuer les horaires d'enseignement général, ce qui ne peut qu'entraver la réussite des jeunes, en BTS par exemple", poursuit-elle. Parallèlement, "elle met en place une spécialisation en Première, et non plus en Seconde, ce qui repousse l'accès au savoir professionnel".
Selon les syndicats contestataires, la finalité de la réforme est essentiellement "budgétaire". Le syndicat majoritaire, le Snetaa FO, n'a pas appelé à la grève: "Rien n'est figé, les grilles horaires ne seront pas soumises au vote avant le 10 octobre, d'ici là on a encore une marge de manoeuvre pour négocier", espère Romain Nitkowski, numéro deux du syndicat.