Pour être remis en liberté, Mehdi B. avait réussi à réunir 1.000 billets de 500 euros, suscitant la suspicion du parquet. Finalement, il devra retourner en prison comme en a décidé la Cour d'appel de Lyon jeudi, au grand dam de sa défense.
Originaire du quartier Mistral à Grenoble, cet homme de 30 ans est mis en examen pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée.
Ses avocats avaient réclamé une remise en liberté à quelques mois de son procès, fixé à septembre. Le 27 mai, la justice avait donné son aval à la condition dissuasive qu'il verse une caution de 500.000 euros. Quelques jours plus tard, 29 personnes s'étaient présentées à la régie du tribunal de grande instance de Lyon avec des sommes de 7.000 à 70.000 euros en billets de 500, le parquet décidant alors d'ouvrir une enquête pour blanchiment d'argent.
Le parquet avait également fait appel de la décision de le libérer. La cour d'appel lui a donné raison, estimant que les faits qui lui sont reprochés sont suffisamment graves pour qu'il reste en prison en attendant son procès.
Une caution d'origine douteuse
Un mandat d'arrêt a donc été émis à son encontre mais l'un de ses avocats, Me David Metaxas a prévenu que son client ne retournerait pas en prison tant que la caution ne serait pas restituée.
"Il va falloir en outre, que l'on m'explique pourquoi et comment, mon client a été retenu à la maison d'arrêt de Moulins, 24 heures supplémentaires après sa libération sans droit, ni titre. Nous réclamons une indemnisation au titre de cette détention arbitraire", a déclaré Me Metaxas. "Je ne comprends pas cet arrêt, d'autant qu'il avait respecté son contrôle judiciaire", a-t-il complété.
"Cette décision est tellement incompréhensible qu'on va avoir du mal à faire preuve de pédagogie auprès de notre client", a réagi auprès de l'AFP l'un de ses trois avocats, Me Ronald Gallo, qui assure avoir été en lien étroit avec lui depuis sa libération il y a quelques jours. Et à son avis, il y a une telle suspicion autour de la caution, qu'il pense qu'elle ne sera pas restituée à son client tant que l'enquête n'est pas bouclée.