L'Association Lyon-Turin, qui milite contre la ligne ferroviaire transalpine (mais pour la modernisation des voies existantes), a déposé de nouvelles plaintes au Tribunal. Elle estime que les pouvoirs publics favorisent le trafic routier. Un scandale "comparable à l'amiante et le sang contaminé".
La bataille des anti-Lyon-Turin se poursuit. Son fer de lance, Daniel Hibanez, était au palais de justice de Chambéry mardi 5 août, pour compléter un dossier déjà bien fourni. 150 plaintes similaires ont été déposées en deux ans, dont certaines par des députés EELV aux parlements français (écoutez Noël Mamère) et européen (lisez les explications de Michèle Rivasi).
"On a déposé des compléments de plaintes, puisque toutes les personnes qui se trouvent sur le tracé des autoroutes voient que des camions pourraient rouler sur les rails...", explique le militant Daniel Hibanez. Le mécontentement irait jusque dans l'Ain et à Ambérieu, où "la gare de chargement n'est toujours pas réalisée".
L'association a également joint des documents sensés prouver que certains acteurs veulent favoriser le trafic routier, alors que l'impact des émissions de diesel sur le développement de cancers est confirmé par l'Organisation mondiale de la santé.
Des "faveurs" pour les camions ?
Les plaintes sont déposées contre X. Mais sont tout de même visés : les promoteurs d'un doublement du noeud autoroutier de Chambéry, ou encore les patrons des tunnels transfrontaliers de Fréjus et du Mont-Blanc qui se réjouissent d'une croissance du trafic routier, bref le lobby du transport et avec eux les pouvoirs publics qui ne s'y opposeraient pas.
"Il y a des éléments probants qui confirment que rien n'est fait pour diminuer les trafics routiers", insiste Daniel Hibanez, qui va jusqu'à parler de "faveurs" faites au lobby routier, "sous prétexte économique".
Mise en danger de la vie d'autrui ?
Pour l'association, ces positions constituent une "mise en danger de la vie d'autrui", qui a donc été choisi comme motif pour les plaintes.
C'est comparable au sang contaminé et à l'amiante.
Daniel Hibanez n'hésite pas à comparer la situation aux plus importants scandales sanitaires français. Il pointe une différence : "Nous, on ne va pas attendre des années qu'on constate qu'il y a des cancers et autes, pour faire quelque chose !"
Des individus auditionnés
Voilà pourquoi le militant s'est engagé si pleinement dans la bataille judiciaire. Et il n'entend pas s'arrêter. "On sait que la brigade de recherches a été saisie au mois de juin et a auditionné plusieurs personnes", révèle Daniel Hibanez. Il prévient : "Si le préfet ne fait rien, nous nous constituerons partie civile."
Pour aller plus loin, voici le texte de la plainte relayée par l'association, avec arguments, pièces et citations diverses :