Le maire de Grenoble Eric Piolle dénonce une "gestion approximative" de l'ancienne municipalité

L'heure des comptes a-t-elle sonné? Lors d’une conférence de presse, le nouveau maire a pointé "une gestion approximative" de l’ancienne municipalité en fin de mandat. "C’est le terme le plus sympathique et le moins polémique que j’ai trouvé", justifie Eric Piolle!

Un nouveau maire qui tape sur l’ancien en utilisant l’état des finances comme preuve, c’est un grand classique quand une municipalité change de bord. Cette fois, ancien et nouveau maire sont à gauche et pourtant le vert ne fait pas de cadeau au rose.

Ce mercredi 25 juin, point par point, Eric Piolle  et son adjoint aux finances, Hakim Sabri, ont passé en revue la fin de règne de Michel Destot. "Il y a d’abord une baisse étonnante de l’épargne qui était de 9 millions d’euros en 2012 et qui est passée à 3 millions en 2013 (…) c’est assez embêtant quand on veut faire un emprunt. L'épargne peut entrer en ligne de compte si on veut négocier les taux d’intérêt."

Plus globalement, la municipalité verte estime que le budget 2013 a explosé par rapport aux prévisions: "les dépenses ont été de 240 millions contre 233 prévus".

Et Hakim Sabri d'ajouter: "les dérives de 2013 se sont accentuées en 2014 (…) il va donc falloir avoir recours à l’emprunt à hauteur de 10 millions d’euros pour boucler 2014". D’où une séance du Conseil municipal prévue dans quelques jours pour voter un budget rectificatif.

Reportage Jordan Guéant et Florine Ebbhah

Intervenants : Hakim Sabri, Adjoint au maire en charge des Finances; Jérôme Safar, Ancien adjoint (PS); Eric Piolle, Maire (EELV) de Grenoble

La nouvelle municipalité s'étonne également du manque d'anticipation de l'ancienne majorité concernant la masse salariale: "en 2013, le coût était de 130, 6 millions d'euros. En 2014, le budget primitif faisait seulement apparaître 131 millions. Entre-temps, la réforme des rythmes scolaires est passée par là" et évidemment cette ligne a progressé jusqu'à 137 millions. 

Et la liste 'des débords' semble assez importante: commémorations non budgetées, déficit d'Alpexpo caché. Un audit interne est donc lancé.


Une situation qui surprend visiblement Eric Piolle qui dit avoir du mal à comprendre: "il m'arrivait de ne pas être d'accord avec les choix politiques de Michel Destot mais, côté finances, il a toujours été correct, il a notamment réussi à éponger la dette laissée par Alain Carignon."

Si un emprunt devrait permettre "de remettre la mairie à flot", la nouvelle municipalité dit regarder avec inquiétude l'année 2015. "Il va falloir trouver 10 millions d'économies et en même temps on n'est pas pour un coup de rabot dans les services. C'est ce qui dicte l'abandon des travaux à Lesdiguières, la reprise en main d'Alpexpo ou encore du Palais des Sports." Sur le Palais, la municipalité a d'ores et déjà annoncé de ne plus verser 1,115 million d'euros à l'association chargée de la gestion."

Si on ajoute à cela un Etat qui va rogner sur les dotations, on comprend mieux pourquoi Piolle et son équipe semblent aujourd'hui si près de leurs sous. 


 

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