A 11 heures, ce mardi 12 avril, les jurés de la cour d'assises de l'Isère se sont retirés avec la présidente pour délibérer. Dans le même temps, on apprenait que l'accusé disparu la veille avait été récupéré par les gendarmes dans le sud de la France.
Selon son avocat, Me Dreyfus, Rahdounane Behloul se serait donc présenté à une gendarmerie pour y être arrêté et regagner le Palais de Justice de Grenoble. Cet accusé, qui comparaissait libre jusqu'à présent, n'était pas revenu lundi après-midi, alors que l'avocat général venait de requérir entre 27 et 28 ans de réclusion criminelle à son encontre.
C'est sa soeur qui est venue expliquer qu'il avait pris peur après une course-poursuite. Trois hommes dans une voiture l'auraient pris en chasse, d'où sa "cavale" vers le sud. Au lendemain de l'épisode, son défenseur a expliqué que son client maintenait cette version pour justifier sa brutale absence.
Récit Céline Aubert et Yves-Marie Glo
Pendant ce temps-là, la parole a été donnée aux trois autres co-accusés. Tous sont soupçonnés d'avoir participé, en 2010, au meurtre de Mehdi Chine. Le jeune homme de 24 ans était très connu dans le quartier Teisseire de Grenoble. Certains le considéraient même comme l'un des hommes qui "tenait" les lieux en matière de drogue. Un "statut" qui lui apportait aussi beaucoup d'ennemis. Un an avant son décès, deux hommes à scooter avaient déjà tiré plusieurs coups de feu en sa direction. Mais cette dernière journée de septembre 2010, les agresseurs de Mehdi Chine ne l'ont pas manqué. Ils se sont même acharnés, tirant à plusieurs reprises. L'homme est tombé, face aux locaux du Teisseire Football Club.
Presque 6 ans plus tard, après un premier procès avorté en 2015, quatre accusés sont donc soupçonnés. Ils auraient eu peur de représailles de la part de Mehdi Chine, alors qu'ils venaient de récupérer de la drogue pour leur compte. Tous nient pourtant l'avoir tué.
La matinée en quelques tweets
L'ambiance étant tendue depuis le début du procès, la présidente a prévenu: "quel que soit le verdict, il doit être respecté." Des forces de l'ordre ont été prévues pour encadrer le Palais de Justice à l'énoncé du verdict qui devrait tomber en fin de journée.