L'ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier (Les Républicains), éconduit aux régionales au profit de Laurent Wauquiez, a fustigé samedi "certains de ses amis qui courent derrière Marine Le Pen" lors de l'université de rentrée du MoDem où il était invité.
"Je n'accepte pas de recevoir des leçons de patriotisme de Mme Le Pen", a lancé M. Barnier. L'ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier (Les Républicains), éconduit aux régionales au profit de Laurent Wauquiez, a fustigé samedi "certains de ses amis qui courent derrière Marine Le Pen" lors d'une table ronde intitulée "les démocraties françaises et européenne à l'épreuve du doute"."Et j'en ai ras-le-bol aussi de voir certains de mes amis courir après elle, comme si on pouvait la rattraper alors qu'on ne la rattrapera pas", a-t-il ajouté sans citer personne nommément, s'attirant une salve d'applaudissements d'adhérents du MoDem.
Devant ce parterre centriste, M. Barnier a exhorté à être "européen" et "patriote et fier de l'être", pour ne pas être "sous-traitant ou sous influence des Chinois et des Américains". Et cet ancien commissaire européen a réaffirmé qu'il fallait "faire fonctionner Schengen" plutôt que de le "supprimer".
Pendant ce temps-là, à Sainte-Foy-lès-Lyon...
Au même moment, à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde clarifiait son ralliement à Laurent Wauquiez (Les Républicains), tête de liste de la droite et du centre pour les élections en Auvergne-Rhône-Alpes, estimant "qu'il avait beaucoup infléchi son discours" après une "droitisation extrême".
"Nos rapports ont changé de nature. Il y a 10 mois, Laurent Wauquiez expliquait que les centristes n'étaient pas utiles à la construction d'une majorité nationale et il a changé de discours. Il explique qu'il faut évidemment rassembler", a déclaré le député-maire de Drancy, qui participait à l'université de rentrée de l'UDI en Auvergne-Rhône-Alpes.
"J'observe qu'il a beaucoup infléchi son discours, qu'il affirme une ambition européenne claire en disant qu'il veut faire de cette région la première d'Europe. Ce n'était pas ce que j'entendais il y a 10 mois. Je pense qu'à la fois l'alerte que nous avons émise et la discussion que nous avons eue (...) a permis d'évoluer", a ajouté M. Lagarde.
Ce dernier, début février, avait accusé Laurent Wauquiez de "tentatives de débauchages incessantes, insultantes et insupportables" envers des centristes, fustigeant sa "droitisation extrême" et qualifiant sa désignation comme tête de liste face au président sortant socialiste de la région Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, comme "un signe inquiétant".
Un rassemblement qui divise
Il y a quelques mois, M. Barnier a été éconduit aux régionales où il espérait être la tête de liste pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, au profit de Laurent Wauquiez, investi par le parti. Malgré les cris d'orfraie poussés par
les centristes lors de cette désignation, tant l'UDI que le MoDem se sont finalement ralliés au député-maire Les Républicains du Puy-en-Velay (Haute-Loire).
Dans la course à la primaire de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017, l'ancien commissaire européen a annoncé début juillet son soutien à Bruno Le Maire, si le député LR de l'Eure était officiellement candidat.