Une trentaine de professeurs et élèves se sont rassemblés ce lundi 19 janvier devant le collège Lucie Aubrac de la Villeneuve à Grenoble. Ils protestent contre la baisse du nombre d'heures d'enseignement du français pour les élèves étrangers.
On les appelle les élèves "allophones", des élèves dont la langue maternelle n'est pas le français. Ils sont scolarisés dans 11 établissements de l'agglomération grenobloise dont le collège Lucie Aubrac à La Villeneuve. Ces élèves sont, dès leur arrivée, inscrits dans une classe ordinaire où ils suivent au minimum les matières dans lesquelles ils peuvent travailler "sans la barrière de la langue", c'est-à-dire l'éducation sportive, artistique et musicale. Ils bénéficient par ailleurs d'heures de prise en charge spécifique en français, et si leur niveau le nécessite, en mathématiques, anglais et sciences.
Depuis plusieurs années, les conditions de scolarisation des élèves allophones se dégradent selon les enseignants, et à la rentrée 2015, les heures d'enseignement spécifique devraient encore diminuer. Inconcevable pour les professeurs qui craignent, à terme, une déscolarisation de ces enfants.
300 élèves sont concernés à Grenoble. Un tiers d'entre eux vit dans des bidonvilles et la moitié de ces élèves n'ont pas le niveau CE1 lorsqu'ils entrent au collège. Ils ont donc besoin d'une prise en charge spécifique pour leur donner les moyens d'une intégration réussie selon les enseignants.
Les professeurs lancent un appel à la Direction Académique de l'Isère qui, pour l'instant, reste muette.
Reportage Jordan Guéant, Joëlle Céroni, Eric Achard et Stéphanie Liégard